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Avec l’ouverture d’un premier vaccinodrome à Poitiers, la campagne vaccinale s’est accélérée dans la Vienne. Mais la défiance envers l’AstraZeneca reste prégnante et a conduit, ces dernières semaines, à bousculer l’ordre de marche.
Le centre de vaccination de grande capacité de Poitiers ne désemplit pas. Les premiers créneaux ont été comblés dès l’ouverture des inscriptions sur doctolib.fr, il y a un peu plus d’une semaine. Sous le commandement du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Vienne, ce vaccinodrome installé au parc des expositions vise une montée progressive de 500 à 2 000 vaccinations par jour. Un deuxième est en cours de réflexion à Châtellerault.
« Je ne m’étais pas précipité parce que tout ce qu’on entendait me rebutait, raconte Patrick, 65 ans, après avoir reçu sa première injection. Je l’ai fait pour retrouver une vie normale car peut-être qu’on nous demandera une attestation dans les restaurants. » Roland et Marie, 67 et 62 ans, ont pris rendez-vous pour pouvoir bénéficier d’une dose de Pfizer, et pas d’un autre vaccin. « On se méfie de l’AstraZeneca », confient-ils, à la sortie. « La plupart des gens nous disent ça », confirme une infirmière. L’administration d’autres vaccins n’est pourtant pas exclue au vaccinodrome. Le Moderna y est attendu, le Johnson & Johnson toujours en salle d’attente. « Il y a de plus en plus de doses disponibles », se réjouit Chantal Castelnot. Mais la préfète reconnaît qu’il est difficile de lutter contre une défiance qui s’est construite loin du territoire. Quitte à témoigner de sa propre expérience pour convaincre. « Je me suis fait vacciner à l’AstraZeneca il y a quinze jours et je vais très bien ! »
« Du moment que les gens se font vacciner… »
Dans plusieurs centres de vaccination de proximité mais aussi des cabinets médicaux, les craintes envers l’AstraZeneca ont conduit à des rendez-vous annulés voire non honorés. Une aubaine pour d’autres particuliers, qui ont pu bénéficier du vaccin sans pour autant faire partie des personnes prioritaires. Devant ce constat, la priorisation des publics a-t-elle encore un sens ? La préfète botte en touche et renvoie au calendrier établi par l’Etat. « Du moment que les gens se font vacciner… » Il s’agit aussi de ne pas gaspiller. « On n’a pas perdu de doses », assure Dolorès Trueba de la Pinta, directrice de la délégation départementale de l’Agence régionale de santé (ARS).
Les centres de vaccination de la Vienne disposent à ce titre d’une liste de réserve en cas de désistements. Le vaccinodrome de Poitiers s’appuie, lui, sur le site Web Covidliste pour remplacer au pied levé des personnes qui s’avéreraient ne pas être éligibles. « On avance plus vite que ce qui était annoncé », retient la préfète. Signe que la campagne s’amplifie, le gouvernement a décidé le 20 avril d’élargir la vaccination à une vingtaine de métiers jugés à risques, à la seule condition d’avoir plus de 55 ans. S’y tiendra-t-on ? Le ministère de la Santé a précisé qu’il s’agira pour ces publics de… l’AstraZeneca.
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jeudi 21 novembre