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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Pour une première, « ça s’est pas mal passé ». Jeudi dernier, dans le cadre de la Semaine des visibilités, le réseau Info Jeunes Poitiers a organisé une soirée-débat sur la plateforme de streaming vidéo Twitch. « On est plusieurs à l’utiliser dans l’équipe, confie Anne-Louise Martinat, chargée d’information et de documentation au Crij Nouvelle-Aquitaine, auquel est rattaché Info Jeunes. On a l’impression que cet outil peut nous permettre de toucher un peu plus les jeunes, lesquels ne nous connaissent pas assez. »
Car Twitch, c’est avant tout le royaume des gamers et des amateurs d’esport. « Elle a une audience très « tech », très jeu vidéo », confirme Désiré Koussawo, le président d’honneur de Futurolan, rompu aux codes de ce canal de diffusion. Selon les derniers chiffres, 55% des utilisateurs ont entre 18 et 35 ans. « Cibler cette audience est devenu un véritable enjeu marketing. » Et pour cause, Twitch sort d’un exercice record en termes d’audience, avec un million de visiteurs uniques par jour en France en 2020.
C’est pourquoi de nombreux médias comme BFM, Ouest-France ou encore TF1 s’y lancent. La plateforme a aussi capté l’attention du monde politique, à l’image des interventions de François Hollande et Jean Castex sur la chaîne du journaliste Samuel Etienne (qui compte près de 300 000 abonnés). Succès garanti ? Ce n’est pas si simple. « C’est une question de temps, d’acculturation, estime Désiré Koussawo. Il faut que chacun s’adapte aux spécificités de la plateforme. Le tchat permet par exemple de créer de l’interaction entre le présentateur et son audience. » Autrement dit, on ne s’exprime pas sur Twitch comme on le fait dans un média traditionnel.
Lors du confinement, l’espace de co-working Le Quai et l’agence de communication Nodis y avaient lancé une émission d’info-divertissement, pour montrer leur savoir-faire. « C’est le meilleur outil de streaming qui soit, assure Marc-Antoine Lainé. Il a été pensé pour cet usage, est très ergonomique, sans grosse régie et se montre plus stable que les autres. » Un seul bémol pour le patron de Nodis : « Il est un peu trop tôt pour toucher un public au-delà des gamers, il n’y a pas encore de report des communautés. »
Ainsi, la fonction Live de Facebook reste la norme auprès de ses clients institutionnels (Grand Poitiers, le Medef, etc.). « Leurs cibles ne connaissent pas forcément Twitch », note-t-il. Désiré Koussawo est, lui, convaincu que le recours à la plateforme va se démocratiser dans les années à venir et que des contenus plus variés vont émerger. « Dernièrement, des concerts y ont été diffusés en live. »
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