mardi 24 décembre
En France, plus de 1 800 couples attendent chaque année un don d’ovocytes pour fonder une famille. Margaux et Rémi, de Bignoux, ont décidé de raconter leur parcours dans l’espoir d’inciter d’autres femmes à passer à l’acte.
Le chemin qui mène à la naissance est parfois très long et semé d’embûches. Margaux et Rémi en savent quelque chose. « En 2016, on a émis le souhait d’avoir un enfant, on avait chacun un boulot fixe, une maison... Mais au bout d’un an, toujours aucune grossesse », se souvient Margaux, 32 ans. L’explication ? Une diminution ovarienne précoce. Pour avoir une chance d’être enceinte, la solution passe par une fécondation in vitro (FIV). Un premier parcours de procréation médicalement assistée s’ouvre alors avec une stimulation ovarienne par injection tous les soirs à heure fixe, des prises de sang et des échographies régulières. Très peu d’ovocytes sont recueillis à ce moment-là. Deux embryons sont néanmoins constitués mais « il n’y a pas eu d’accroche ». La déception est évidemment à la hauteur de l’espoir engendré. « Il nous a fallu quatre à cinq mois pour nous sentir prêts à repartir. » Deux autres protocoles semblables n’aboutiront pas…
Briser les idées reçues
« C’était dur physiquement et surtout mentalement, confie Margaux. J’avais un sentiment d’injustice et de culpabilité. Rémi(*) n’osait pas partager sa tristesse avec moi pour ne pas m’accabler davantage. Je lui ai dit que j’avais besoin de l’entendre pour me sentir moins seule. » Difficile d’apprécier la joie des autres dans ces conditions. D’autant que Margaux est auxiliaire de puériculture dans une crèche. « Je crois que ce travail m’a permis de combler un manque et, inversement, ma situation a participé à la construction de la professionnelle que je suis devenue. »
Renoncer ? « On ne l’a pas envisagé une seule seconde », assure la trentenaire. Le couple de Bignoux s’oriente donc, en novembre 2019, vers un don d’ovocytes au Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain (Cecos) du CHU de Tours. « On nous a annoncé deux ans et demi d’attente… » En France, plus de 1 800 couples attendent chaque année un don d’ovocytes pour avoir un enfant. Problème, le nombre de donneuses est insuffisant… C’est pourquoi Rémi et Margaux ont décidé de témoigner. Ils ont créé une page Facebook pour promouvoir ce don et briser les idées reçues sur cette pratique méconnue. Non, le don d’ovocytes ne réduit pas ses chances d’avoir un enfant. « Il faut dire aussi que ce n’est pas un enfant qu’on donne mais des gamètes et ce n’est pas contre-nature », clame la jeune femme. En revanche, le protocole peut s’avérer long. Mais c’est pour la bonne cause.
(*)Rémi n’était pas présent au moment de l’entretien, voilà pourquoi il ne témoigne pas directement.
Plus d’infos sur dondovocytes.fr
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