mardi 24 décembre
La crise sanitaire joue les trouble-fête même pendant notre sommeil. La Journée nationale du sommeil, vendredi, est l’occasion d’alerter sur ces insomnies qui perturbent nos nuits. Explications du Dr Guy Aurégan, pneumologue au Centre du sommeil de la polyclinique de Poitiers.
Selon une étude lancée en 2018 par l’Observatoire du sommeil de la Fondation Adova, en partenariat avec Ipsos, plus d’un Français sur deux serait mécontent de son sommeil. Un sentiment de « mal dormir » qui est souvent imputé à de mauvaises habitudes, comme un coucher tardif (48%) ou le recours aux écrans tard le soir (33%). La crise pandémique des derniers mois n’arrange rien. Pendant le premier confinement, Santé publique France a observé qu’elle était responsable d’insomnies chez 60% des Français.
Au Centre du sommeil de la polyclinique de Poitiers, où plusieurs spécialistes prennent en charge tous les troubles du sommeil, on n’a pas observé d’explosion des consultations depuis un an. « Mais il y a beaucoup d’angoisses, de gens qui se réveillent en cours de nuit », note le Dr Guy Aurégan, pneumologue spécialiste du sommeil. Un peu plus d’un tiers des cas. « Beaucoup de gens viennent dans notre service en pensant que la cause est physique (apnée du sommeil, syndrome des jambes impatientes, etc.). Mais les mécanismes du sommeil et de l’éveil sont des systèmes actifs, un peu comme des boutons on et off. Pour que l’un fonctionne bien, l’autre doit être éteint. »
L’agenda, « un outil extraordinaire »
Ces angoisses ne sont pas toujours faciles à identifier pour le patient. « Accepter que c’est notre cerveau qui ne va pas, c’est compliqué, car inconscient », convient le Dr Guy Aurégan. Les somnifères ne sont certainement pas une solution. « Il apparaît toujours une dépendance, rapidement une inefficacité et le sevrage est difficile. » Les meilleurs traitements pour combattre ces insomnies sont les thérapies cognitivo-comportementales, incluant aussi la sophrologie, l’hypnose...
Avant même sa prise en charge, le Centre du sommeil confie au patient un agenda du sommeil, à remplir chaque matin au réveil pendant trois semaines. « C’est un outil de diagnostic très important, assure le pneumologue. Un bon nombre de ces patients retrouvent un bon sommeil rien qu’en le remplissant, ce qui est aussi intéressant que rassurant. » Car cet agenda peut faire prendre conscience de mauvaises habitudes jusqu’alors inconscientes. Un bon sommeil repose en effet sur des rituels dont des horaires de coucher et de lever réguliers. « Notre horloge interne ne supporte pas une heure d’amplitude. Plus on avance en âge, plus une variation d’horaire devient difficile à gérer. »
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