Poitiers - Solidarité : Infolang rend la parole

Dans la Vienne, la Covid-19 perturbe aussi l’activité des nombreuses associations qui proposent bénévolement des cours de français à des migrants de tous horizons. Mais des initiatives fleurissent à distance, Le 7 devenant un support d’apprentissage.

Savez-vous que 32 associations solidaires de la Vienne, réunies au sein du collectif Alpha, ont créé en 2019 un dispositif intitulé Infolang ? L’idée :
coordonner leurs efforts pour répondre à la demande importante d’étrangers désireux d’apprendre le français. Que ce soit pour travailler, étudier ou tout simplement s’intégrer, le besoin est identique. La permanence mise en place tous les vendredis dans le grand forum de la médiathèque de Poitiers a reçu 
150 apprenants depuis septembre. Autant d’allophones ensuite répartis dans chaque structure en fonction de leur niveau, de leur statut ou encore de la nature des besoins. Mais depuis un an, la Covid-19 bouleverse tout. « Beaucoup d’associations n’ont pas pu reprendre leurs activités parce qu’elles ne disposent pas de locaux adaptés au protocole sanitaire », souligne Antare Mlatame, coordinateur d’Infolang. De quoi enrayer le dispositif. Evidemment, les gestes barrières, comme leur nom l’indique, n’aident pas à tisser des liens entre profs bénévoles et apprenants. Sans oublier la fermeture des lieux culturels qui servaient souvent de base à des discussions prolongées.

Une base de discussion

Au sein de l’Association poitevine d’aide à l’apprentissage du français (Apaptif), Annette a donc trouvé une solution. « Avec mon apprenante, nous nous retrouvons chaque semaine, pendant une heure, au téléphone selon un rendez-vous fixé à l’avance. Je lui demande d’avoir un cahier et de quoi écrire. Nous disposons chacune d’un numéro du 7 de la même date. » Son élève est arrivée en France en 1962. Cette mère au foyer a dû s’occuper de sa grande famille. Aujourd’hui, « elle pense à elle et à son intégration », confie Annette. Dans nos colonnes, cette dernière trouve des articles choisis pour leur « facilité relative » et leur « intérêt rapporté à mes objectifs ». « A partir de là, nous parlons du thème. » Ecrire pour être lu, c’est la base du métier de journaliste. « Le 7 est gratuit, chacun peut le récupérer facilement de son côté, poursuit la présidente de l’Apaptif, Marie-Agnès Faustin, qui a également adopté la méthode comme d’autres bénévoles. Récemment, j’ai utilisé l’article sur le BCG. On a travaillé le vocabulaire du vaccin. » Sachez que l’Apaptif, comme d’autres associations du collectif Alpha, recherche des bénévoles. Et bien entendu vous n’êtes pas obligé d’aimer Le 7 !