PoEthic invente le pot 100% biodégradable

A Bonneuil-Matours, sur les décombres de l’ancienne usine SCA Wood, PoEthic peaufine son process industriel de fabrication de pots de fleurs 100% biodégradables en terre. Début 2023, la startup pourrait produire 35 millions d’unités. Le marché est mondial.

Arnault Varanne

Le7.info

Dans l’ombre depuis deux ans et demi, PoEthic prend de plus en plus la lumière ces dernières semaines. Le projet, issu d’un partenariat entre la startup israélienne Bioplasmar et SEDE Environnement, s’épanouit à Bonneuil-Matours, sur l’ancien site du fabricant de bois SCA Wood. Surtout, il suscite l’enthousiasme de toutes les collectivités. La Région, l’Etat et même l’Europe ont mis la main au portefeuille (1,4M€) pour contribuer à la naissance du premier pot de fleurs 100% biodégradable. La recette ? « Du bois, du compost et l’ingrédient secret, la farine ! », répond Guillaume Ribes.

Le directeur général de la startup plaisante à peine. Le pot de fleurs éthique, dépourvu du moindre résidu de plastique, se conserve « trois à quatre mois en pépinière » et disparaît dans la terre « entre cinq et huit semaines ». Le temps de nourrir le sol et la plante, donc de l’aider à croître. La formule paraît miraculeuse, mais de la coupe aux lèvres il y a forcément un abyme. « Aujourd’hui, on est environ dix fois plus cher qu’un pot en plastique, relève le directeur général. La question est de savoir si les consommateurs suivront. » Les premiers contacts avec de grands groupes horticoles apportent un début de réponse, sachant que le marché des pots de fleurs représente 450 millions d’unités par an en France. « Et 1,6 milliard aux Pays-Bas ! »

10M€ d’investissements

En attendant d’atteindre son rythme de croisière, 35 millions de pots par an début 2023, PoEthic poursuit l’aménagement de son nouveau site industriel, avec une mise aux normes indispensable. D’une presse, l’entreprise passera à quatre en avril et à douze à moyen terme, avec une quinzaine d’emplois à l’horizon (cinq aujourd’hui). Au total, l’investissement s’élèvera à 10M€. En parallèle, l’Institut national de recherche agronomique (Inra) doit rendre ses conclusions cette semaine sur les vertus du bio-pot. Lequel est déjà en phase de test auprès de diverses collectivités, locales et nationales. D’ores et déjà, « un gros contrat avec le groupe Caamhro » est tout proche d’aboutir.

Ses vertus sont déjà cependant connues : transformation de déchets de proximité en matière première, nourriture du sol, facilité de mise en œuvre... « On ne fait pas de plastique bashing, mais force est de reconnaître qu’avec notre pot, vous faites un trou et vous n’avez qu’à intégrer vos fleurs et plantes. » Dans l’ombre, PoEhic planche d’ailleurs sur d’autres applications. Mais chut, c’est encore top secret...

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