A Poitiers, le reclassement en zone B1 porteur

En juillet 2019, Poitiers est repassée en zone B1, ce qui lui permet de bénéficier des dispositifs d’investissement locatif et d’accession au logement. Ce reclassement n’a pas encore d’effet palpable sur le marché, mais rend la ville plus attractive aux yeux des promoteurs.

Qu'est-ce que le zonage A, B ou C ?

Ce zonage caractérise la tension du marché immobilier local du logement. La France est ainsi découpée en cinq zones, de la plus tendue (A bis) à la plus détendue (zone C). C’est un paramètre qui entre dans le calcul des aides personnelles au logement et permet de calculer le plafond de ressources. Il permet aussi de déterminer le revenu fiscal maximum pour être éligible au prêt à taux zéro (PTZ) ou au prêt d’accession sociale (PAS) et, pour un bailleur, le droit à une réduction d’impôt et les plafonds des loyers (dispositif Pinel).


Où se situe Poitiers ?

Par un arrêté du 4 juillet 2019, Poitiers a été reclassée en zone B1. Ce qui lui a permis de bénéficier à nouveau des dispositifs PTZ et Pinel (qui sont exclus des zones B2 et C depuis 2018). « Des villes comme Lorient ou Grenoble étaient en zone B1 alors qu’elles n’avaient pas moins d’attractivité que Poitiers, se souvient le député de la deuxième circonscription de la Vienne, Sacha Houlié, qui avait alors défendu la cause de la ville auprès du ministère du Logement. Poitiers est une ville étudiante, avec beaucoup d’axes de desserte… La voir en B2 n’était pas une situation satisfaisante. » A titre de comparaison, Châtellerault est, elle, située en zone C.


Quel impact sur le marché 
de l’immobilier ?

Pour la Confédération des artisans, petites entreprises du bâtiment (CAPEB) de la Vienne, il serait « encore prématuré » de parler d’un effet « reclassement » sur la construction de lotissements à Poitiers. « Ça ne se voit pas encore, assure M^e Bastien Bernardeau, notaire associé au sein de l’Office 21, à Poitiers. Il y a un redémarrage avec beaucoup de projets qui sont lancés, mais ça peut être très long avant de sortir de terre, jusqu’à dix-huit mois. » Ainsi, des programmes Pinel commencent à se signaler sur la zone de Châlons, à la Gibauderie, à la Pointe à Miteau… « Là où il y a encore de la place », précise M^e Bernardeau. L’exclusion des maisons individuelles du dispositif depuis le 1^er janvier ne devrait avoir aucun impact sur le marché poitevin, plutôt dédié aux logements collectifs. « L’habitat individuel se développe plutôt dans la couronne, mais ces communes ne sont pas en B1. » Il est également observé un regain d’intérêt pour Poitiers, de la part de promoteurs nationaux (Bouygues, Edouard Denis, Nexity, etc.), depuis le reclassement de la ville en zone B1.