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Des chercheurs poitevins en robotique participent à la conception d’objets connectés et d’exosquelettes destinés à compenser certaines défaillances du corps humains. Laëtitia Fradet, du laboratoire Robioss abordera ce sujet, mercredi, sur le site Web de l’Espace Mendès-France.
Et si les objets connectés du quotidien participaient au maintien à domicile des seniors ou s’intégraient à un processus de rééducation physique ? Une équipe de chercheurs de l’université de Troyes a ainsi détourné l’usage traditionnel d’un pèse-personne pour évaluer l’équilibre d’un individu âgé qui présente des risques de chute. Les scientifiques ont également dissimulé un mini-radar dans un pot de fleurs pour mesurer quotidiennement la vitesse de marche d’un autre senior. Ces dispositifs transmettent des informations précieuses et permettent un suivi médical régulier à distance. De quoi offrir des solutions alternatives aux hospitalisations longues et loin de ses proches.
Fiabilisation des capteurs
Au centre de toutes ces initiatives, on retrouve… des capteurs inertiels. Accéléromètre, gyroscope, magnétomètre… Ils sont présents dans tous les objets connectés, à commencer par les montres des sportifs et les smartphones. Reste à connaître précisément la fiabilité des mesures. Quand la santé d’un être humain est en jeu, c’est préférable ! L’équipe poitevine Robioss, membre de l’Institut Pprime, a donc reçu des financements de l’Etat et de la Région pour se doter d’un banc d’essai dédié à cet effet. Installé depuis septembre sur la Technopole du Futuroscope, ce robot est capable de reproduire la plupart des mouvements des articulations humaines. « L’avantage, c’est qu’un humain fait rarement deux fois le même geste alors qu’un robot, oui, mais nous élaborons aussi un parcours physique de référence pour valider les mesures des capteurs sur des sols différents, dans les escaliers, en marchant, en courant… », note Laëtitia Fradet, maître de conférences en biomécanique.
Transhumanisme ?
Robioss collabore de plus en plus avec le CHU de Poitiers sur ces questions. Exemple : si un patient se voit prescrire des exercices de renforcement musculaire, les capteurs inertiels veillent à ce que le mouvement reproduit soit le bon afin d’éviter les blessures. « Des exosquelettes peuvent aussi permettre de faire des mouvements de rééducation à domicile », poursuit Laëtitia Fradet. Au sein du laboratoire, la startup Tecknica Naturalis développe d’ailleurs une prothèse biomécanique remplie de capteurs qui assiste les articulations, notamment le genou.
De là à tendre vers le transhumanisme et l’homme « augmenté », il n’y a qu’un pas que Laëtitia Fradet ne franchit pas. « Contrairement au domaine sportif où l’on cherche l’optimisation, les applications en santé sont davantage tournées vers la compensation » d’une défaillance ou d’une maladie. C’est dit.
L’Espace Mendès-France poursuit en 2021 une série de conférences sur l’« humain recomposé » : « Homme réparé, Homme connecté », mercredi 18h30 ; « La céramique au service des os », le 3 février ; « Opérer sans ouvrir, opérer à distance », le 3 mars.
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jeudi 21 novembre