Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Les entrées sont toutes murées par des rangées de parpaings. La rampe d’accès face à la résidence Louis-Pasteur est, elle, depuis longtemps condamnée par une végétation dense. Par endroits, le lierre s’est même répandu jusqu’au dernier étage. A l’abandon depuis près de dix ans, le pavillon Gaston-Hulin, à Poitiers, est une l’un des derniers vestiges de l’ancien site hospitalier Pasteur. Et une « verrue », en bord de Clain. De là à qualifier le bâtiment de friche… « Il y a quand même un quartier qui s’est construit tout autour, insiste Renaud Bègue, ex-directeur adjoint au CHU de Poitiers et responsable du site entre 2003 et 2011. De nombreux bâtiments ont été réaffectés ou construits. » Des logements, deux Ehpad, une résidence du Crous, un jardin…
Aujourd’hui, difficile d’imaginer que cette zone enclavée entre le Pont-Neuf et le pont Saint-Cyprien a été durant trois siècles au service des malades. Elle abritait une activité médicale de gériatrie répartie sur plusieurs pavillons, avec jusqu’à 800 lits dans les années 1960. Ouvert en 1978, Gaston-Hulin a été conçu selon le concept architectural national de V120 -« V » pour Simone Veil, alors ministre de la Santé, et « 120 » pour le nombre de lits-, qui répondait aux besoins urgents « d’humanisation » des bâtiments et d’amélioration de la prise en charge médico-sociale des personnes âgées (80 à 90 lits de long séjour). A la fin des années 1990, il s’est transformé en unité d’expérimentation innovante pour malades Alzheimer, ainsi qu’en service de rééducation-réadaptation (30 lits de soins de suite) disposant d’un secteur de kinésithérapie, avec sa petite piscine intérieure.
Rapatriés d’autres pavillons du site, un cabinet dentaire, des salons de thé et de coiffure ont aussi été hébergés à Gaston-Hulin. Certains résidents sont restés quelque temps après la fermeture et le départ de l’hôpital vers la Milétrie, en 2011. La chambre mortuaire avait, elle, été maintenue pour y accueillir les dernières cérémonies, assurées par l’aumônerie du CHU. Depuis, le bâtiment n’a été visité que par de rares squatteurs, qui se sont introduits par les fenêtres -aujourd’hui condamnées- face à la résidence Louis-Pasteur.
En 2012, le Centre communal d’action sociale (CCAS) a acquis ce pavillon, en vue d’y installer son siège. Un transfert qui n’a finalement jamais eu lieu en raison de l’état « très détérioré » du bâtiment. Devant l’entretien requis et de plus en plus coûteux pour le CCAS, la Ville a décidé il y a un an de le vendre pour 380 000€ à Simar, un promoteur châtelleraudais. Il était alors question de transformer l’édifice en un ensemble de quarante logements type T3 et plus. Des repérages avant travaux ont eu lieu, fin novembre, mais la vente n’a pas encore été signée à ce jour.
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