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Après les polémiques autour de la lente distribution du vaccin de Pfizer-BioNtech, la tendance est à l’accélération. Dès cette semaine, la vaccination va se déployer dans les Ehpad et la prise de rendez-vous pour les personnes de plus de 75 ans s’organiser, comme l’a annoncé le Premier ministre Jean Castex jeudi dernier. Et les livraisons de doses se succéder (le pays doit en recevoir 500 000 par semaine, ndlr). Environ 5 000 sont arrivées la semaine dernière, directement au CHU de Poitiers chargé de les distribuer aux Ehpad et aux Unités de soins longue durée (USLD) rattachés.
Les premières injections ont eu lieu mercredi dernier, dans un climat particulier. Après la détection de 16 cas positifs -sur 87 résidents- dans la résidence Les Scévolles, à Monts-sur-Guesnes, les autorités ont décidé de livrer l’établissement en urgence, un jour avant les trois Ehpad volontaires retenus par l’Agence régionale de santé (ARS) pour « piloter » le début de la campagne de vaccination. « Ces établissements ont un fonctionnement différent, ce qui permet de voir ce qu’il faut adapter selon les situations », justifie Dolorès Trueba de la Pinta, la directrice départementale de l’ARS. Faute de communication en direct, le Logis des Cours, à Béruges, a craint de ne pas recevoir le vaccin à temps. Il est finalement arrivé à la date annoncée, en fin de journée. Et sous étroite surveillance. « C’est une grosse logistique, assure Dolorès Trueba de la Pinta. Assurer la conservation et la sécurité du produit crée certaines contraintes. »
A Béruges, le vaccin a été accueilli comme « la lumière au bout du tunnel, l’espoir pour nos aînés de revoir leurs proches un peu plus souvent », explique Olivier Piroëlle, le directeur. Dans l’établissement, 48 résidents sur 61 ont accepté de se faire vacciner. Et une dizaine de personnels se sont mobilisés pour l’occasion. En observation dans la salle de jeux, une quinzaine de minutes après l’injection, Bernard, 82 ans, se sent « libéré ». « Je me sens très bien, prêt à recommencer, dit-il. On veut tous se débarrasser de cette saloperie de maladie. »
Son consentement avait été obtenu lors des consultations pré-vaccinales effectuées dès la mi-décembre par l’établissement. La question lui a de nouveau été posée avant l’injection, comme le prévoit le protocole diffusé par l’ARS. « On est très à cheval là-dessus », insiste Olivier Piroëlle, conscient que le sujet reste sensible. Pour ceux dont l’état rend impossible l’obtention d’un consentement, le médecin s’en est remis à l’avis de la personne de confiance désignée ou de leur tuteur. Les résidents qui pourraient changer d’avis entre-temps pourront être à leur tour vaccinés au moment de la deuxième injection, différée jusqu’à six semaines au lieu des trois initialement prévues.
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