mardi 24 décembre
Attendu pour janvier, le vaccin contre la Covid-19 n’en finit plus de susciter le doute voire une réelle défiance. Dans le même temps, la demande de vaccination contre la grippe n’a, elle, jamais été aussi forte. Un contraste étonnant.
La campagne de vaccination contre la grippe a démarré il y a deux mois. Elle a notamment été marquée par des pénuries dans la Vienne comme ailleurs, en raison d’une demande exceptionnelle cette année. « Le vaccin contre la grippe a été comme un gri-gri, observe Nicolas Brugère, élu de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS)-Médecins libéraux en Nouvelle-Aquitaine. Beaucoup se sont reportés sur lui, en pensant à tort que cela les protégerait de la Covid-19. » Même afflux pendant la campagne de vaccination menée auprès des personnels du CHU de Poitiers. Au moins la moitié (soit un peu plus de 3 000 personnes) a été vaccinée, contre environ 30% l’année dernière. « On était à sec fin novembre, explique Christophe Baltus. Les stocks de l’Etat sont en train d’être libérés. » L’effet Covid, là encore ? Le directeur adjoint de l’hôpital y voit les fruits d’une communication nouvelle, avec la diffusion en interne d’un clip vidéo sous la forme d’un « vrai/faux ». « Il est probable que cet effet d’éducation soit pérenne, même si ça demandera confirmation. »
Car l’un des principaux enjeux des autorités de santé reste l’amélioration de la couverture vaccinale. Ces dernières années, elles ont activé divers leviers : oblgation vaccinale pour 11 vaccins depuis 2018, test d’un carnet de vaccination électronique (VCE) ou de la vaccination en pharmacie… S’il demeure toujours insuffisant pour certaines maladies (ROR, HPV…), le taux de couverture a tout de même progressé dans la Vienne, de 5 à 10 points entre 2018 et 2019.
« Objectif : protéger les plus fragiles »
Mais le vaccin contre la Covid-19, lui, est encore loin de susciter l’enthousiasme. Les causes sont multiples : les polémiques sanitaires, la défiance vis-à-vis des autorités… Les professionnels doivent redoubler de pédagogie. « On est déjà dans une action de conviction des bienfaits de la vaccination auprès de nos patients, explique Nicolas Brugère. J’ai eu un monsieur qui disait refuser le vaccin en adhésion aux discours conspirationnistes. Il avait du mal à entendre que 5,2 millions de personnes dans le monde sont mortes de la Covid-19. »
Aujourd’hui, il importe surtout de convaincre les publics ciblés en priorité par la Haute Autorité de santé (HAS), pour la première phase de vaccination début janvier. A savoir les personnes âgées résidant en Ehpad et les professionnels de santé amenés à être en contact prolongé et régulier avec des personnes susceptibles d’être infectées et qui présentent elles-mêmes un risque de forme grave. Reste qu’à l’Ehpad Marguerite-Le-Tillier, à Poitiers, des familles de résidents ont déjà exprimé une vive opposition à cette future campagne. Quid des soignants ? Un récent sondage de Santé publique France a révélé que seulement 55% des infirmiers seraient enclins à se faire vacciner. « Comme les cordonniers sont les plus mal chaussés, les soignants sont mal vaccinés, observe Christophe Baltus. Cela appellera forcément une explication, d’autant plus fondamentale que le consentement à la vaccination sera requis. Ici, l’objectif n’est pas d’atteindre un taux de couverture mais de protéger les plus fragiles. »
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