La Poste et ses « Pères Noël »

A dix jours de Noël, l’activité colis bat son plein sur la plateforme dédiée de La Poste, avenue de Nantes à Poitiers. Au point de nécessiter le renfort de nombreux intérimaires.

9h30, un matin de décembre. Ici, c’est un peu Noël avant l’heure, les hottes en moins, les chariots en plus. Vincent Vanwynsberghe prépare sa tournée. Une soixantaine de colis soigneusement triés, préalablement scannés et précautionneusement rangés dans son camion. Toute la journée, le facteur colis va sillonner une partie des rues de Poitiers. Attendu comme le messie ou presque. « Les gens me le disent « Vous êtes le Père Noël », notamment les enfants. « J’adore ce métier pour ça. » Et des cadeaux, les « 48 Pères Noël » sous les « ordres » d’Edouard Blotteau, responsable d’équipe, en brassent des milliers. Que dire, des dizaines de milliers !

« En décembre 2019, nous avions géré 80 000 colis, prolonge Xavier Bucalo, responsable-adjoint. Là, nous serons à 110 000 ! » Le décalage du Black Friday au 4 décembre et les « nouvelles habitudes de consommation depuis le premier confinement » expliquent en grande partie l’explosion de l’activité. Si les facteurs classiques absorbent environ 40% de la distribution des (petits) colis, les 60% restants sont acheminés par des agents dédiés. Avec un recours accru aux intérimaires. Trente-deux facteurs occasionnels épaulent Vincent et ses collègues pendant le rush des fêtes.

La mécanique est bien huilée, les tournées ajustées au cordeau. Vincent connaît les siennes par cœur ou presque. « En dehors de deux-trois rues, à Poitiers je n’ai pas besoin de GPS ! », glisse l’ancien facteur courrier à Neuville. Le professionnel distribue beaucoup de cadeaux qui portent la marque d’Amazon avec sa fameuse virgule en forme de sourire. « C’est à la fois notre principal client et notre premier concurrent », reconnaît la chargée de communication de La Poste à Poitiers. veepee.com, Cdiscount ou Oscaro.com complètent le podium. Cependant, pas de... tondeuse ou de guitare dans la tournée de Vincent, contrairement au premier confinement.