Hier
Noël avant l’heure à l’Arena
A l’issue d’un match très serré, le PB86 a fini par l’emporter face à Pau à l’Arena Futuroscope (77-72). De bon augure avant de clore l’année à Orléans vendredi prochain.
Le site a définitivement fermé ses portes le 31 décembre 1987. Francis Guyonnet en est sûr et certain ! Ce même jour, le Chauvinois a pris sa retraite après vingt années passées à la laiterie de Chauvigny, à la Fontaine du Talbat. Aujourd’hui, le lieu est colonisé par des arbustes, ouvert à tous les vents et, malgré un frêle grillage, visité par des graffeurs et des squatteurs.
Construit en plusieurs étapes, l’ancien moulin à blé a pourtant connu de belles heures. « En 1904, c’était déjà une beurrerie", atteste Francis Guyonnet. L’ancien responsable des commandes, également délégué syndical CGT, est entré à la laiterie en janvier 1968. « On y produisait du lait pasteurisé, des fromages frais, des yaourts, du beurre et du lait stérilisé. L’arrêt des fabrications soi-disant pas rentables est survenu à la fin des années 70, puis on a aussi stoppé le lait pasteurisé pour ne conserver que le lait stérilisé en briques, vers 1982-1983. » Peu ou prou lorsque le directeur Jean Berry a pris sa retraite. Plusieurs lui ont succédé jusqu’en 1987.
Entre-temps l’établissement a connu plusieurs fusions, avec les laiteries de Saint-Savin, Archigny, La Celle-Saint-Avant (Indre-et-Loire)… Jean Bernard, lui, y est entré comme livreur en 1966. A la fin de sa carrière, trente ans plus tard, il faisait le ramassage pour la laiterie de Dissay. « Mais je garais toujours mon camion à l’ancienne laiterie. Quand j’ai commencé, on était huit livreurs. On approvisionnait les épiceries dans presque toute la Vienne, il n’y avait pas encore les grandes surfaces ! » Celles-ci se sont multipliées tandis que les fermes disparaissaient peu à peu. « A l’époque, il y en avait beaucoup, souvent avec de petits troupeaux, se souvient Francis Guyonnet. Dans certaines, on ne récupérait pas plus de dix litres. »
En dehors de l’administratif, les effectifs étaient exclusivement masculins. « Il y avait une bonne ambiance. On se rappelle tous les fêtes de Noël, les repas d’été ou les week-ends à la neige, organisés par le comité d’entreprise. On avait aussi développé un étang de pêche. » Les souvenirs de l’ancien syndicaliste sont encore vifs. « La laiterie a employé cent personnes au maximum, à la fin des années 70. Puis il y a eu une première vague de licenciements en 1979, une seconde en 1983. Lors de la fermeture, il restait une quarantaine de salariés. »
Depuis, le lieu s’est éteint. Au service urbanisme de la mairie, le dossier est vide de projets aboutis. Des marchands de bois ont fait mine de l’acquérir, des investisseurs ont pensé y installer une résidence pour personnes âgées, d’autres un centre de séminaire. Deux artisans locaux l’ont racheté en 2001 à Poitouraine mais le Plan local d’urbanisme, en classant les parcelles en zone agricole inondable, zone naturelle et zone naturelle agricole, aurait anéanti leur projet de pôle artisanal. Le propriétaire de la pisciculture du Talbat attenante, qui dispose d’une servitude de passage, a fait plusieurs propositions de rachat afin d’étendre son exploitation, « avec un atelier de transformation notamment ». Elles sont restées sans suite. Les sapeurs-pompiers du Sdis sont sans doute parmi les derniers à être entrés légalement dans les bâtiments, via une convention signée jusqu’en 2018, pour y effectuer des exercices de sauvetage-déblaiement.
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