Claire Brugier

Le7.info

Face aux chiffres de contamination à la Covid-19, qui portent à plus de 3 600 le nombre de patients actuellement hospitalisés en France, les acteurs de santé de la Vienne, publics et privés, en lien avec la Plateforme territoriale d'appui, sont plus que jamais mobilisés. Réunis ce matin au siège de la délégation départementale de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine, à Poitiers, ils ont dressé l’état des lieux d’une situation très évolutive.

Au CHU, deux salles d’opération on été déprogrammées lundi, deux autres mercredi et probablement deux le seront lundi prochain, selon l’évolution de ce week-end. Lors de la première vague, seules 10 sur 25 avaient été maintenues. « Cela bouge tous les jours, constate Anne Costa. C’est pourquoi nous sommes passés d'une réunion de la cellule de crise une fois par semaine à trois fois, pour nous adapter. »  La directrice du CHU insiste sur « la nécessité de poursuivre l’hospitalisation des pathologies qui en ont besoin, comme les cancers, les greffes… » Tout en accueillant les patients Covid, dont le nombre ne cesse d’augmenter. En dix jours, il est passé de 70 à 100 au CHU, avec actuellement sept patients en réanimation. « Le profil des patients a évolué lors de cette deuxième vague, avec une proportion plus importante de personnes plus jeunes, complète  le Dr Delelis-Fanien, chef du Samu. Actuellement l’âge moyen est inférieur à 70 ans ». Par ailleurs, contrairement au premier confinement, « toutes les pathologies cardio-vasculaires sont très actives, ainsi que l’accidentologie et la traumatologie routières. » Le professionnel met donc l’accent sur la nécessaire « agilité » des acteurs de santé. Un état d’esprit partagé avec les établissements privés.

« Eviter l’hospitalisation »

« Au sein de la clinique de Poitiers, nous avons déclenché le Plan blanc le 30 octobre, explique Isabelle Gagneux, directrice régionale d’Elsan, mais nous avons anticipé et travaillé sur un plan gradué, agile et adaptable. »  Idem à la clinique de Châtellerault. « Nous avons accueilli sept patients Covid ce matin, note le directeur Alain Brenot. A ce jour nous n’avons rien déprogrammé mais nous sommes clairement sous tension, il nous reste peu de marge de manœuvre et nous avons encore des opérations reportées lors de la première vague. »

En amont, les  acteurs dit « du premier secours », médecins libéraux, infirmiers, pharmaciens, en cabinet ou en maison de santé, répondent également présents, conscients d’être le premier maillon essentiel de la chaîne de prise en charge « Il nous revient d’assurer le suivi des patients chroniques, de prendre en charge la symptomatologie saisonnière, le suivi à domicile des patients Covid, en présentiel ou en distanciel », note le Dr Sury, représentant de l’Union régionale des professionnels de santé-Médecins libéraux. Tout cela « pour éviter l’hospitalisation et soulager le CHU ».

Le centre hospitalier poitevin a récemment pris en charge trois patients en provenance de Rhônes-Alpes. Il devrait en accueillir deux autres ce vendredi.

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