Phobie scolaire : comment en parler ?

Avec la rentrée, un motif régulier d’appel en pédopsychiatrie ressurgit, encore plus cette année après le confinement : « Mon enfant ne va plus en cours, que se passe-t-il ? » Les réponses du Dr Virginie Fougeret-Linlaud, du centre hospitalier Laborit.

Le7.info

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La phobie scolaire ne se définit pas comme une entité clinique précise mais comme un ensemble de symptômes regroupés en syndrome. Il s’agit d’enfants ne pouvant pas aller à l’école le matin et l’exprimant avec des réactions très vives : crise de larmes, maux de ventre, vomissements, attaque de panique, violence envers l’adulte. Lorsqu’on dit à l’enfant qu’il ne va pas à l’école, l’apaisement revient le plus souvent.

Il ne s’agit pas d’un caprice, ni de mauvaise volonté. Ce n’est pas que l’enfant ne veut pas mais plutôt qu’il ne peut pas. Cela relève d’un processus irrationnel. D’un point de vue clinique, il ne s’agit pas d’une phobie de l’école (ou peur de l’école), mais d’une souffrance de l’enfant qui se répercute sur le milieu scolaire. On parle d’ailleurs plutôt de retrait scolaire anxieux. Trois périodes sont plus à risque. En début de primaire et de collège (le plus fréquent), qui correspondent à une réactivation de l'angoisse de séparation vis-à-vis des figures parentales. La troisième période est à partir de 14 ans, plutôt en lien avec des problématiques du développement de l’adolescence.

Quel que soit l’âge, il est urgent de consulter dès les premières absences scolaires. La prise en charge est souvent longue. Cela touche 1% des moins de 18 ans. 5% des suivis en pédopsychiatrie concernent des phobies scolaires et, avec la Covid-19, nous observons en pédopsychiatrie une augmentation de ce syndrome en lien avec le climat anxiogène et la longue période de cours à distance.

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