
Hier
Le constat est inquiétant. En forêt de Moulière, plus d’un millier de pins sylvestres et de chênes dépérissent actuellement. En cause, les canicules à répétition depuis trois ans. La sécheresse s’installe durablement dans la Vienne l’été et déborde allègrement sur les saisons voisines. Beaucoup d’essences typiques de nos contrées ne supportent plus les effets redondants du réchauffement climatique.
A Poitiers intramuros, ce phénomène s’exprime par des chutes de branches. A défaut de nourriture, certains arbres se protègent en sacrifiant leurs extrémités. Les feuilles jaunissent prématurément et le bois casse. De quoi donner des sueurs froides aux propriétaires des voitures garées au-dessous. Impossible d’arroser plus aujourd’hui (33 604m3 en 2017, 19 083m3 en 2019). Pourtant, cette situation n’a pas empêché la plupart des candidats aux Municipales de promettre la plantation de milliers d’arbres nouveaux... Poitiers Collectif a été élu à la mairie de Poitiers en garantissant 10 000 arbres supplémentaires dans la ville et 200 000 sur Grand Poitiers. Interrogé sur ce paradoxe, Pierre Nenez persiste et signe : « Les chiffres constituent un symbole, nous voulons tendre vers ce haut niveau-là. » Le nouveau conseiller municipal en charge de la végétalisation reprend : « Des études ont montré que végétaliser la ville permet de réduire de 5 à 6°C la température ressentie. »
Alors comment ? « Il est essentiel de revoir la palette végétale, avec notamment plus d’essences méditerranéennes. Il faut aussi privilégier les plantes vivaces résistantes plutôt que les massifs de plantes annuelles qui nécessitent beaucoup d’entretien. » Exit le bouleau, bienvenue à la sauge, au micocoulier et au chêne vert. « Nous allons devoir faire beaucoup de pédagogie », note encore Pierre Nenez. L’apparence esthétique ne sera pas
la même, mais tout est affaire de représentation. Néanmoins, l’élu n’annonce pas de grand chantier dès l’automne. Plutôt des petites touches comme le programme « Faites de votre rue un jardin ». A l’image de Chédigny, en Indre-et-Loire, l’idée est d’offrir des plants sélectionnés aux habitants pour habiller leur pas de porte. Ils en seront ensuite responsables avec les conseils du service des espaces verts. Les cours d’école seront progressivement revégétalisées. Tout cela dans « la concertation ». Et la place d’Armes ? La réflexion est en cours.
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