Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Des bords de la N10, sur l'axe Poitiers-Châtellerault, on ne peut pas le rater. Solide bâtiment datant de 1978, d'une surface de 5 000m² sur trois niveaux, l'ancien magasin de meubles de l'enseigne Atlas a fermé en 2005. La végétation y reprend progressivement ses droits, notamment sur le parking attenant. Même une chaîne hors d’âge disparaît peu à peu sois le poids des années. Patrice Guionnet pensait pourtant le louer à des repreneurs sérieux, dans la foulée de sa fermeture. « Des bandits, rétorque le propriétaire, dont c'était le premier magasin. En 2008, ils ont déposé le bilan. »
Depuis, l'édifice garde portes closes. Et Patrice Guionnet ne parvient pas à s'en séparer, malgré de nombreuses annonces passées auprès d'agences immobilières. Régulièrement, le bâtiment est remis en ligne sur Le Bon Coin, pour la somme de 1€. « Histoire d'attirer un peu les gens », précise l'intéressé qui n'entend pas brader son bien. Car depuis quinze ans, Patrice Guionnet continue de payer la taxe foncière, l'électricité ou encore la vidéosurveillance du site.
A l'abandon ou presque, l'ex-Atlas est souvent visité par des « curieux ». « La gendarmerie en a attrapé plusieurs grâce à la vidéosurveillance », confie Patrice Guionnet. En retour, l'ancien commerçant permet au peloton de surveillance et d'intervention (Psig) de Jaunay-Marigny de s’y entraîner. Ce qui n'a pas manqué d’interpeller le voisinage. La première fois...
Bien conservé -la couverture est restée en bon état- et doté d'un vaste terrain de 17 000m², le bâtiment fait pourtant l'objet de « beaucoup d'approches », encore aujourd'hui. Dont celles de particuliers. « Des farfelus ont même voulu en faire un loft », se souvient Patrice Guionnet. Le retraité avait aussi proposé à Grand Poitiers d’y installer une nouvelle réserve au musée de Poitiers. « Ils ont préféré en construire ailleurs », soupire-t-il, persuadé que son opposition à l’installation d’Alinéa à Poitiers-Sud a joué en sa défaveur dans ce dossier. A l’époque, il dirigeait le magasin Fly, sur la zone des Portes du Futur, à Chasseneuil-du-Poitou. Depuis sa résidence de Charente-Maritime, le retraité reste à l'écoute de toutes les offres.
La mairie attentive
Le maire de Dissay entame son deuxième mandat à la tête de la commune. Il a donc « toujours vu ce bâtiment » commercial en quête d’une seconde vie. En 2013, l’affaire a pourtant failli se conclure. Michel François se montre conciliant à l’heure d’évoquer ce dossier. « Il est évident que ce n’est pas un élément décoratif pour la commune, surtout avec Le Binjamin en face qui a fait des efforts. Mais le propriétaire est de bonne volonté, je l’ai déjà reçu. Contrairement à ce qu’on pourrait penser au premier abord, le bâtiment est entretenu et sain. » Dans pareil cas, un arrêt de péril ne s’applique pas. Voilà ce que précise l’article L.511-1 du Code de la construction et de l’habitation. « Le maire peut prescrire la réparation ou la démolition des murs, bâtiments ou édifices quelconques lorsqu’ils menacent et qu’ils pourraient, par leur effondrement, compromettre la sécurité ou lorsque, d’une façon générale, ils n’offrent pas les garanties de solidité nécessaire au maintien de la sécurité publique. »
Vous passez régulièrement devant un bâtiment abandonné dans la Vienne, en vous demandant ce qu'il devient ? Faites-nous part de ces lieux qui vous intriguent, par mail à redaction@le7.info afin que nous menions l'enquête dans un prochain numéro.
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