Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Cinq cents invités masqués triés sur le volet, une truelle venue du ciel, des discours enflammés, un logo dévoilé... Pas de doute, le Département de la Vienne et le concessionnaire du projet NGE ont voulu frapper un grand coup à l’occasion de la pose de la première pierre fictive de l’Arena. On l’avait (presque) oublié, mais une enceinte de plus de 6 000 places va sortir de terre en mai 2022 aux portes du Futuroscope. Soit quelques mois après la date prévue dans le calendrier initial. « Trois grues sont sur le chantier, des murs sont montés. Il y a actuellement 80 ouvriers en permanence. Malgré les difficultés du printemps, le projet se développe donc », rassure Thierry Bodard, directeur général de NGE. Qui ajoute : « Sous réserve qu’il ne se passe rien sur le plan sanitaire ! »
L’épidémie de Covid-19 fait peser une véritable épée de Damoclès au-dessus de la tête de tous les porteurs de projet. Car si l’Arena Futuroscope (51M€) a « la chance » de ne pas encore être sortie de terre, toutes ses grandes sœurs boivent le bouillon depuis le printemps. Ce qui n’a pas échappé à la conseillère départementale d’opposition Sandrine Martin, très critique sur les réseaux sociaux : « Ce monde tourne à l’envers, tous les élus locaux se réjouissent de la pose de la première pierre de l’Arena alors même que les salles de spectacle sont fermées, les manifestations sportives annulées, que tout le monde réfléchit à une utilisation rationnelle des fonds publics et imagine comment créer de nouveaux emplois durables », persifle l’élue de gauche.
Alors, l’Arena déjà en difficulté ? « Nous sommes dans une période où il est difficile de prévoir ce qui se passera demain, répond Stéphane Pottier. L’avenir de l’événementiel est certainement compliqué si la situation sanitaire reste en l’état. Mais le timing est parfait car on n’a pas à subir les désagréments de la crise actuelle. » En coulisses, le directeur général de Bluerock Sports & Entertainment, transfuge de Lagardère Sports, s’efforce donc de préparer la phase d’exploitation. En clair, « travailler sur le marketing de la future salle, mettre en place des outils, sélectionner des partenaires, des prestataires et, au final, commencer à l’intégrer dans les lieux qui deviendront incontournables ».
Vaste programme qui comporte des risques financiers élevés. Des risques que le futur ex-président du Département, Bruno Belin, assume en se référant à... René Monory. « Sans lui, nous ne serions pas là, c’était un homme d’un autre temps qui a projeté le département dans un autre temps. On n’est pas ici par hasard », a-t-il martelé l’autre soir à la tribune. Lui siègera probablement à la Haute Assemblée dans quelques semaines. Sur les traces d’un certain Monory René. Si près si loin du Futuroscope et de la future Arena.
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