La reprise, tout un art

Au basket, au hand ou encore au rugby, la préparation de la saison 2020-2021 est dans toutes les têtes. Avec une question : comment « réathlétiser » les joueurs après une si longue période d’inactivité, sans risquer une blessure ?

Ce sont les premiers à avoir remis le bleu de chauffe. Les rugbymen du Stade poitevin ont retrouvé le stade Rebeilleau depuis la mi-juin. En petits groupes, les Stadistes s’adonnent à des séances de renforcement musculaire mêlées d’un peu de course à pied. « Nous les avons retrouvés dans des états de forme différents », admet Thomas Cassen. Et le co-entraîneur de la « première » de décocher cette punchline : « Les gros ont grossi et les maigres ont perdu du muscle. » Comprenez que certains ont bien profité du confinement ! Blague à part, le promu en Fédérale 2 a repris « plus tôt que d’habitude » pour tenir le choc dans une division où « les équipes parisiennes ont souvent de gros gabarits ». « L’idée est d’y aller progressivement, en préservant les organismes et la fraîcheur physique. La reprise du championnat, ce sera le 12 septembre », prolonge Thomas Cassen. Les jobs d’été des étudiants constituent en ce sens « une contrainte », que le Stade a toutefois l’habitude de gérer. 

« De la prévention autour des tendons »

Au Grand Poitiers hand 86, la « vraie » préparation démarrera le 20 juillet, avec un premier match officiel prévu le 19 septembre. Mais la pré-préparation a, elle, commencé en début de semaine dernière. « C’est un mélange de course et de musculation, avec seize séances dans le mois, détaille Christian Latulippe, l’entraîneur des Griffons. Avec le confinement, nous faisons beaucoup de prévention autour des tendons. » Ibrahima Sall et ses coéquipiers sont incités à se regrouper par groupes de quatre-cinq, histoire de retrouver du lien social. Le promu en Nationale 1 entend y aller crescendo avec « un travail physique entre le 20 juillet et le 3 août ». Reste un paramètre à gérer, et de taille : les tests d’avant-saison, forcément plus poussés qu’il y a un an, avec un dépistage du Covid-19 sans doute obligatoire. 

« Le corps, un outil de travail »

Au Poitiers Basket 86, le début de la préparation a été fixé à début août, avec une Leader’s cup qui ne démarrera pas avant la mi-septembre. Pour autant, le préparateur physique du club Benjamin Daniaud garde le contact avec Kevin Mendy, Jim Seymour, Clément Desmont et autre Abdou Mbaye. « La sédentarité et le sport de haut niveau ne sont pas compatibles, reconnaît Coach Boun. Je leur ai conseillé de varier les exercices pendant le confinement. La période a forcément mis en lumière les points forts et faibles des uns et des autres. D’où l’intérêt de travailler dessus. » L’ancien rugbyman préconise de « ne pas reprendre trop vite et trop fort ». « Certains joueurs se connaissent bien et savent gérer leur corps, leur outil de travail. Tout ça s’apprend. » Au-delà de la remise en forme de ses protégés, Benjamin Daniaud cherche aussi, en lien avec le staff médical, le meilleur moyen de limiter les pépins en cours de saison. Le PB86 n’a pas été épargné en 2019-2020.