Hier
Claude Convard est stylopubligraphile. Depuis trente ans, ce Naintréen originaire de Châtellerault collectionne les stylos publicitaires. Il en a déjà rassemblé plus de 15 000, consciencieusement classés.
Le premier, ce devait être un Eyquem, du spécialiste des bougies d’allumage. Ou alors un Citroën. Claude Convard ne sait plus vraiment. Les stylos publicitaires se sont invités subrepticement dans sa vie, l’un après l’autre. Aujourd’hui, le collectionneur de Naintré en possède plus de 15 000. « Il faut voir toutes les formes qui existent !, s’émerveille-t-il encore, trente ans plus tard. Certains coûtent 10 centimes, d’autres plus de 20€. » Dans son garage, les armoires et tableaux à outils s’effacent devant les colonnes de tiroirs et les valisettes où il range consciencieusement ses trésors, « par couleurs et par thèmes ». Soit cinquante-cinq dossiers numérotés au total. Claude Convard les connaît par cœur. Le n°26 pour le tourisme en France, le n°23 pour les pays étrangers -même si lui-même a décidé de se cantonner aux stylos français-, le n°4 pour ceux où flotte un sujet, le n°48 pour « les stylos gadgets »... Ils sont en forme de cutter, de baguette, de téléphone, de clou, de clef à molette, de quartier d’orange ou coiffé d’un ballon de foot. « Quand je les expose, les gens aiment bien. » Le collectionneur participe à quelques salons par an. Il y pose ses valises, au propre comme au figuré. Elles contiennent ses tableaux de stylos, vingt-neuf à ce jour, format 48x64cm, à raison de trois rangées de vingt-cinq stylos par tableau. Un classeur leur est dédié, qui a son pendant numérique. Aucune pièce n’échappe à la vigilance du stylopubligraphile ! « Je suis magasinier, je suis assez maniaque. »
« Qu’ils écrivent ou pas, peu importe ! »
Bien évidemment, les stylos Citroën ont leur propre tableau. « Quarante-cinq ans que j’y travaille ! », justifie le collectionneur. Néanmoins ses préférés restent « ceux des villes de France. Pour la plupart, je les ai achetés pendant les vacances, dans des offices de tourisme ou des bureaux de tabac ». Les autres proviennent de vide-greniers, à raison de deux ou trois par week-end en saison, hors période de crise sanitaire évidemment, mais aussi de bourses multi-collections et de connaissances. « Familles, amis, collègues de travail, ils viennent de partout. Qu’ils écrivent ou pas, peu importe ! Mais il faut qu’ils soient comme neufs et, surtout, que l’inscription publicitaire ne soit pas effacée. » Toutefois, « ce n’est pas ma première passion !, lance le collectionneur. La première, c’est l’archéologie gallo-romaine. Quand j’étais jeune, j’ai fouillé pendant huit ans le site du Vieux Poitiers. Je continue à aller y faire un tour de temps en temps, même si à 60 ans en novembre, les fouilles archéologiques... Et j’ai aussi la photo animalière. » Comme pour les stylos, Claude Convard ne transige pas avec le classement. « J’ai des dossiers oiseaux, mammifères, insectes... Et comme je ne les reconnais pas tous, j’ai les livres qui vont avec ! » Sur les stylos publicitaires, « il n’en existe pas. Il y en a sur les timbres, les monnaies, les fèves, les capsules de Champagne... Pas sur les stylos. »
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lundi 23 décembre