Quel avenir
 pour la voiture ?

Aujourd’hui, la voiture représente 65% des déplacements effectués sur le territoire de Grand Poitiers. Et dans dix ans ? A l’heure où la communauté urbaine élabore son plan de mobilité 2025-2035, les habitants sont invités à se prononcer.

Charlotte Cresson

Le7.info

65%(1). C’est ce que représente la part de la voiture dans les déplacements effectués par les habitants dans l’agglomération poitevine. Elle arrive loin devant la marche à pied (26%), les transports collectifs (8%) et le vélo (2%). Indispensable pour de nombreux habitants, la voiture est souvent présentée comme le grand ennemi de la cause écologique. Pourtant, à l’heure de l’élaboration du plan mobilité 2025-2035 de l’agglomération, nombreux sont ceux qui peinent à imaginer leur quotidien sans. Le covoiturage et la mobilité en milieu rural font notamment partie des sujets soulevés par les habitants dans l’enquête préalable à la réalisation de ce plan mobilité. Agnès déplore par exemple « un vrai déficit de transport en commun depuis Ligugé et Saint-Benoît ». « Même armés de la meilleure volonté, les habitants de Ligugé sont presque toujours obligés de se déplacer en voiture », ajoute-t-elle. De son côté, Anne dresse le même constat. « Les ruraux ont beaucoup de mal à se déplacer sans voiture individuelle », 
écrit-elle. Un avis partagé par Véronique Ras, présidente de l'Automobile club de l'ouest (ACO) dans la Vienne pour qui l’utilité de la voiture « est une question de lieu. Les habitants de Poitiers n’ont pas les mêmes préoccupations que ceux de Lusignan ». 


Un plan de mobilité réaliste

Pour Frankie Angebault, vice-président chargé des Mobilités, « il n’est pas question de stigmatiser les automobilistes » ni de supprimer totalement les voitures du paysage poitevin. « Le plan de mobilité s’appuie sur les objectifs du plan climat avec 40% supplémentaires d’usage des transports collectifs, +40% du vélo et +40% de covoiturage. Un objectif ambitieux qui s’impose à nous pour réduire les émissions de gaz à effets de serre. » Mais l’élu est réaliste et admet que « mettre en place des transports en commun dans certaines communes serait très compliqué ». « Notre objectif est de proposer des alternatives à la voiture individuelle. On va inciter à être plus nombreux dedans, revoir les aires de covoiturage. Privilégier le covoiturage, ne serait-ce qu’une ou deux fois par semaine, est déjà bénéfique pour l’environnement et permet de réaliser des économies. » Un parking relais sur la zone du Futuroscope est également à l’étude pour permettre aux habitants du Nord-Vienne d’utiliser les transports ou le vélo. L’heure n’est pas encore à l’élaboration d’une Zone à faibles émissions (ZFE), assortie des fameuses vignettes Crit’air. « Cela n’a pas grand intérêt et la qualité de l’air est bonne. » De son côté, Véronique Ras est confiante. 
« Je pense que la voiture a encore de l’avenir. Les marques ne cherchent pas à polluer. » Les habitants de Grand Poitiers ont encore jusqu’au 6 février pour donner leur avis sur le futur plan mobilité sur jeparticipe.grandpoitiers.fr. 


(1)Enquête de déplacements des ménages effectuée en 2018. Une nouvelle étude va démarrer pour obtenir des données plus récentes. 


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