La fibre soigne son bilan carbone

Orange terminera fin 2025 le déploiement de la fibre optique dans la Vienne. Certains chantiers d’enfouissement sont réalisés grâce à la solution « Greenpose », 
avec une empreinte écologique largement améliorée. Explications.

Arnault Varanne

Le7.info

Dans quelques mois, l’immense majorité des quelque 280 000 logements que compte la Vienne aura accès à la fibre. Orange(*) terminera son déploiement à la fin de l’année 2025 avec « 85% déjà raccordés ». Si l’opérateur se sert en priorité des réseaux enterrés ou souterrains existants, il réalise aussi de nouveaux travaux d’enfouissement, confiés à son sous-traitant, le groupe Sogetrel : 
environ 400km depuis 2021. A chaque fois, les chantiers nécessitent de lourds moyens de génie civile et d’énormes quantités de béton pour reboucher les tranchées. « Les pelleteuses, camions et toupies de béton consomment beaucoup de carburant et de CO2 », reconnaît Olivier Pineau, directeur du déploiement de la fibre chez Orange pour la Vienne et les Deux-Sèvres.

Une machine « 4-en-1 »

Seulement voilà, une alternative « innovante et écologique » 
existe, elle a été déployée sur environ 80km. Nom de code : 
« Greenpose ». La solution a été développée par la société grenobloise OT Engineering et son partenaire Tesmec. En pratique, « Greenpose » est le nom d’un camion « 4-en-1 », capable de creuser une tranchée à 50cm de profondeur, d’y déployer un réseau souple, de traiter les déblais et de remblayer dans la foulée. « La machine incorpore aux déblais un liant bas carbone ciment adapté à la nature du sol et qui, mélangé à de l’eau, a la même résistance que du béton », détaille Benjamin Collombe, chef de projet chez OT Engineering. Une roue de compactage portée sur une mini-
pelle s’occupe des finitions. 


Empreinte carbone allégée

A Ouzilly hier, dans d’autres communes demain, « Greenpose » 
offre non seulement « une empreinte carbone réduite de 
87% », mais également des délais plus courts. Il faut environ une journée pour déployer 1km de fibre, soit « quatre à cinq fois plus vite » que sur un chantier classique. D’où « plus de sécurité pour les intervenants, les riverains et les usagers de la route. La tranchée ne reste pas ouverte plusieurs jours », avance Alexandre Garotin, chargé d’affaires chez Sogetrel. Si ce procédé, vertueux, n’est pas généralisé sur l’ensemble des opérations, c’est qu’il nécessite plusieurs conditions : d’abord des linéaires longs, ensuite l’autorisation des communes de ne creuser qu’à 50cm. Enfin, certains types de sols ne s’y prêtent pas.


(*)L’opérateur intervient pour le compte des Départements de la Vienne et des Deux-Sèvres dans le cadre d’un Appel à manifestation d’engagements locaux.

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