Tiers-lieu : la K7 tourne rond

Quatrième épisode de notre série sur les tiers-lieux. Rendez-vous à La K7, route de la... Casette à Poitiers, où Aurélia Roccia se démultiplie depuis 2016 et le rachat d’une ancienne discothèque.

Arnault Varanne

Le7.info

Difficile d’imaginer qu’en 2016, l’actuelle salle de spectacle se visitait à la lampe torche, au milieu d’une végétation abondante. Et pourtant... Malgré les obstacles, Aurélia Roccia a perçu « un grand potentiel » au 43, route de la Cassette, à Poitiers. « A la base, je cherchais un lieu pour donner des cours de danse et rénover des trucs ! » Alors la future patronne de La K7 et son compagnon Benoît Compain ont retroussé leurs manches et convié les volontaires à imaginer une nouvelle destinée à cette boîte de nuit abandonnée, à deux pas de la Boivre. La K7 ? Une évidence compte tenu de l’adresse. « Et puis moi, je suis née dans les années 80, alors ça me parlait. »

Neuf ans ont passé et le tiers-lieu est « un endroit où il se passe plein de trucs ». D’abord un chantier participatif, par nécessité. C’est ensuite devenu un carrefour d’activités, avec la Manufacture de bières qui a établi son QG pendant un an dans un atelier dédié, puis La Kbane -le bâtiment en bois à l’entrée du site-, théâtre de réunions de famille pour les particuliers... « On a vraiment construit l’offre au fur et à mesure des demandes de compagnies, d’artistes, d’entreprises. Ce projet s’est enrichi au contact d’autres personnes. » En plus de Sauve ta plante ou d’Un Bel’Air de Pains (cf. encadrés) se côtoient des amateurs de danse orientale, de sophrologie, d’activités bien-être... La K7 abrite aussi BMR finition, comme Bon Mélissa Résine, spécialisée dans les décors en résine. « Je connais son compagnon Cédric depuis vingt ans, il est venu sur le chantier participatif. Et quand Mélissa a cherché un local, ça s’est fait naturellement. »

Du cabaret 
au Kbarré

Guinguettes, marchés de Noël... L’association La K7 a initié une foule d’événements, avec un faible pour le spectacle vivant. Et pour cause, depuis 2023, la salle à la jauge intimiste -jusqu’à 
180 personnes, 60 en configuration assise, 45 en mode cabaret- propose une programmation dense : cinq Kbarrés l’année dernière. Le prochain aura lieu le 15 février, avec au menu danses du monde, effeuillage, chant, stand-up, musique live, arts du cirque, drag … « Et une seule règle d’or : la diversité ! », promet l’association.

Parce que janvier est le mois des bonnes résolutions, Aurélia Roccia s’est promis de « créer une structure » pour vivre (un peu) des activités de La K7, où la facilitatrice passe beaucoup de temps. « Le lieu est stable économiquement, on ne perd pas d’argent », développe l’artiste. Qui entend, en 2025, 
« promouvoir la location de la salle à des entreprises et des associations ». L’an 9 de la K7 a déjà démarré ! 


Plus d’informations sur 
lak7poitiers.fr. 


« Une SPA pour végétaux »
Parmi les locataires de La K7 figure une jeune association baptisée Sauve ta plante. « On est une sorte de refuge SPA pour les végétaux », illustre Kim Vincent, la présidente. Dans un carré de jardin d’environ 80m2, la structure répartit par familles les plantes promises à une mort certaine. « Comme dans une jardinerie... » Leurs « patientes » viennent de bennes de cimetières, de points de collecte, des surplus de collectivités... Taille, traitement et rempotage, les vingt-cinq bénévoles leur redonnent vie avant de les proposer à l’adoption. Sauve ta plante propose aussi des ateliers « pour les gens apprennent à avoir la main verte », avance Kim Vincent, pas mécontente de cultiver ce petit coin de paradis en bord de Boivre depuis l’été 2023. Des permanences sont organisées le vendredi de 14h à 17h. Plus d’infos sur la page Facebook Sauve ta Plante.

Une boulangerie bio 
Elle produit son pain bio à La K7 depuis trois ans, à raison de « trois jours par semaine », dans un fournil d’une trentaine de mètres carrés. « Je fais ensuite deux marchés aux Couronneries et aux Usines à Ligugé. Je livre aussi les magasins, Amap... », éclaire Manon Belair. A 35 ans, la fondatrice d’Un Bel’ Air de Pains est tombée « un peu par hasard sur le tiers-lieu » et a rapidement apprécié la dimension « collective ». L’ancienne salariée d’une association poitevine ne regrette pas sa conversion dans « un métier concret ». Plus d’infos sur la page Facebook Un Bel’Air de Pains.

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