Il met en échec 
les stéréotypes

A la tête de Rois et Dames des Trois-Cités, Benjamin Arfi aime les échecs pour leur dimension sportive et s’efforce de combattre les préjugés autour de ce jeu longtemps considéré comme réservé aux petits génies.

Charlotte Cresson

Le7.info

A 38 ans, Benjamin Arfi ne correspond pas tout à fait aux clichés qu’il attribue lui-même aux joueurs d’échecs. L’homme n’est en effet ni « maigrelet », ni « voûté » et a même plutôt une allure de sportif. Et cela tombe bien puisque le professeur des écoles est convaincu que les échecs sont un sport. « Comme beaucoup de jeunes de [sa] génération », il découvre cette activité pendant son enfance. Mais la passion n’est pas immédiate. « J’ai redécouvert le jeu plus tard, quand j’étais ado. Je jouais dans un club de mon quartier, à Paris, avec Eduardo, un grand maître brésilien avec une jambe de bois et un accent à couper au couteau ! », s’amuse-t-il. Agacé par les stéréotypes, Benjamin réfute la croyance associant les échecs à l’intelligence. « Il y a un halo un peu mystique autour de ce jeu, alors que c’est simplement une gymnastique. Une méthode permet d’atteindre les 2 000 ELO (le classement des joueurs se situe entre 1 000 et 2 900 ELO, ndlr) en créant un algorithme dans sa tête comme une machine. On vérifie s’il y a des captures, des menaces et des échecs possibles de notre côté et du côté de l’adversaire, puis on joue un coup dit normal s’il n’y a rien. C’est tout. »

Un sport 
comme un autre

Il y a « cinq-six ans », Benjamin Arfi a intégré le club des Trois-Cités, à Poitiers : Rois et Dames(1). « C’était la dimension sportive qui me plaisait le plus. Il y avait sept rencontres par an. On imagine souvent des gens qui bougent des pions mais ce n’est pas un jeu pour moi, c’est un sport avec une prépa physique et mentale. » En 2023, le passionné a même pris la présidence du club des Trois-Cités après le départ de son fondateur, Hadi Esghabadi. Classé 1 779e au moment de la rédaction de cet article, Benjamin se prépare pour le championnat régional prévu cette année contre les clubs de Buxerolles, Niort, Saint-Maixent ou encore Poitiers-Migné. En dehors de Rois et Dames, l’enseignant, récemment installé près de Montmorillon, essaie de transmettre sa passion à ses élèves de grande section et CP mais aussi à sa fille Sophia, 
6 ans. « On ne joue pas vraiment aux échecs au début, c’est trop difficile. On fait des mini-jeux ou alors ils terminent les coups que nous avons commencés. » Pour sa part, Benjamin a un objectif : atteindre les 2 000 ELO. « Après, j’arrête !  »

 

(1)Activité échecs, tous les samedis hors vacances scolaires, de 14h à 18h, salle vitrée du rez de chaussé, résidence intergénérationnelle René-Amand, 11 rue René-Amand, Poitiers (à côté du Grand Leclerc). Contacter Dominique BARBOT au 07 81 11 51 34.

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