Aujourd'hui
A peine deux semaines avant le second des Municipales, à Buxerolles, Ludovic Devergne et Gérald Blanchard s’égratignent régulièrement sur les réseaux sociaux. Largement battu au premier tour, le binôme Aïda Jaafar-Alain Barreau n’est pas en reste. Pourquoi tant de haine ?
La vie politique n’est décidément pas un long fleuve tranquille dans la troisième commune du département. On se souvient d’abord de l’affrontement fratricide entre Alain Barreau et la majorité buxerolloise, entre 2012 et 2014. On se souvient ensuite du psychodrame autour d’Aïda Jaafar, redevenue simple conseillère municipale après des déclarations tonitruantes à l’endroit de Jean-Louis Chardonneau, en février 2019. On se souvient enfin du camouflet subi par Aïda Jaafar (6,05%) et Alain Barreau pendant cette campagne municipale, trahis par un pseudo ex-candidat Rassemblement national finalement resté auprès d’Arnaud Fage (7,6%).
A Buxerolles, le confinement n’a pas franchement apaisé les esprits. Les deux derniers candidats en lice au second tour jurent vouloir « se tenir à l’écart des polémiques ». Mais dans les faits, Ludovic Devergne (44,04%) et Gérald Blanchard (42,28%) ne se loupent pas. Taquin, le candidat socialiste se réjouit de débattre sur France 3 avec « l’ancien soutien de François Fillon en 2017 », quand l’élu d’opposition divers-droite s’amuse d’une invitation de Grand Poitiers à participer à une visioconférence comme... maire de Buxerolles. Le voilà immédiatement recadré par la section locale du PS. « Un agent de Grand Poitiers fait manifestement une erreur d'envoi. Un candidat, pour faire une opération de com', fait le choix de rendre public cette erreur et met en difficulté l'agent en question. Est-ce digne d'un candidat à la fonction de maire ? Réponse le 28 juin ».
« Danger pour la démocratie locale »
Pour Ludovic Devergne, il faut pourtant « rehausser le débat public » en cherchant « la cohérence » dans les parcours. « Moi, je ne cache pas le mien. Je veux poursuivre des projets qui sont engagés depuis longtemps et ont besoin de continuité. » De son côté Gérald Blanchard « assume d’être de centre-droit comme Jérôme Neveux à Jaunay-Marigny ou Jérôme Baloge à Niort. Si nous n’étions pas des candidats aussi sérieux, nous ne concentrerions pas autant d’attaques... » Des attaques venues également du binôme Jaafar-Barreau qui appelle à voter en faveur de Ludovic Devergne au second tour « sans contrepartie ». La candidate apparentée LREM -d’abord soutenue, elle a été récusée- parle carrément de « danger pour la démocratie locale avec la droite dure ». Alain Barreau, lui, votera « par défaut » pour le successeur de Jean-Louis Chardonneau et « en mémoire de Jean-Marie Paratte » (maire jusqu’en 2011, ndlr).
Il y a un an, pourtant, les deux ex-élus buxerollois n’avaient pas une opinion aussi tranchée sur Gérald Blanchard. Aïda Jaafar lui avait même proposé une alliance « au nom du dépassement des clivages » selon Alain Barreau. Raté. « Nonobstant notre petit score, nous sommes les grands vainqueurs de cette élection », ose sa colistière qui estime que le taux d’abstention record de 55% a « rebattu les cartes ». Le taux de participation sera assurément l’une des clés du 28 juin. A Buxerolles, les jeux sont loin d’être faits.
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