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Pédiatrie : un spray cellulaire contre les brûlures
Catégories : Santé, Recherche Date : jeudi 18 juin 2020Un chirurgien poitevin planche sur une méthode alternative pour soigner les brûlures profondes chez l’enfant. Retenu par le Fonds Aliénor, son projet attend des dons.
Chaque année, 5 000 enfants sont hospitalisés en France pour de graves brûlures. Dans quatre cas sur dix, une greffe de peau est incontournable. La plupart du temps, ces accidents domestiques se déroulent dans la cuisine. Ils concernent des enfants de moins de 4 ans. Une casserole tombe, un liquide chaud est projeté et le bas du visage, les épaules ainsi que le haut du torse sont atteints en premier.
Le traitement standard consiste à prélever de la peau fine sur l’intérieur de la cuisse pour recouvrir les brûlures. Problème, la surface est limitée. En outre, cette auto- greffe laisse une cicatrice pas très jolie sur la jambe. Dès 2013, le Pr Jiad Mcheik publie une étude sur une solution alternative. Ce chirurgien pédiatrique du CHU de Poitiers s’intéresse aux cellules kératinocytaires. Situées notamment au niveau du prépuce, elles ont des qualités étonnantes : « Grâce à des enzymes, on va transformer cette peau en sus- pension cellulaire, à diffuser en spray ou au goutte-à-goutte, ce qui permet de couvrir une surface quatre-vingt fois plus grande que le tissu d’origine. » Tout cela en quelques minutes.
Cellules du prépuce
Alors, pourquoi le prépuce ? En partenariat avec Bio Alternatives, à Gençay, Jiad Mcheik a comparé plusieurs zones de peau au sein du laboratoire poitevin Inflammation, tissus épithéliaux et cytokines. « Le prépuce contient 4 millions de cellules par centimètre carré. Ailleurs, c’est pratiquement deux fois moins. Une fois en culture, la multiplication des cellules est trois fois plus importante. » Résultat : l’épithélium obtenu est très bien structuré, parfait pour être appliqué sur la brûlure. Cette méthode d’autogreffe fonctionne. Reste un problème : comment faire pour les filles ou encore les garçons circoncis ? L’idée du Pr Mcheik est d’explorer d’autres zones du corps, dans la région de l’aine ou derrière l’oreille. Le projet est écrit mais attend des financements afin de recruter un ingénieur de recherche et des kits de prélèvement. Le budget : 74 000€. Les mécènes du Fonds de dotation Aliénor devraient se mobiliser rapidement.
A l’occasion de son conseil d’administration -le premier présidé par Anne Costa, la nouvelle directrice du CHU de Poitiers-, le Fonds Aliénor a dévoilé jeudi dernier quelques chiffres sur son activité de l’an passé. Sur la collecte 2019, ce fonds de dotation a reversé 330 098€ au CHU pour soutenir la recherche médicale locale. Au total, depuis sa création, un peu plus de 700 000€ ont permis d’accélérer la réalisation d’une quinzaine de projets portés par des chercheurs poitevins.
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