Hier
Le « millefeuille institutionnel » n’a pas disparu avec la loi NOTRe. Alors que la pertinence de l’échelon départemental fait toujours débat, Bruno Belin s’efforce de montrer son utilité dans ses compétences… et même au-delà.
C’est l’annonce de la semaine. Alors que s’ouvre la session budgétaire au Conseil départemental, son président Bruno Belin va proposer à sa majorité d’adopter un principe de cofinancement des infrastructures nécessaires à résorber les zones « défectueuses » -c’est son expression- en matière de téléphonie mobile. Le Département paiera la moitié de chaque pylône, soit 100 000€ l’unité, là où les communautés de communes (l’autre financeur) le jugeront indispensable. « Ce sujet revient dans toutes nos réunions publiques. C’est une préoccupation, on y va », argue l’élu.
Si le développement économique ne fait plus partie des prérogatives des Départements, l’aménagement du territoire est resté dans leur giron. A ce titre, Bruno Belin compte bien intervenir dès qu’un besoin se fait sentir. L’Arena Futuroscope ? « On en parlait depuis longtemps, il se fait parce que le Département l’a décidé. » Le cabinet en charge de l’étude de faisabilité sera choisi courant février. D’une certaine manière, le Département entend se rendre « incontournable ». Une façon de répondre à tous ceux qui voudraient le voir disparaître du « mille-feuille institutionnel ».
Cette posture l’astreint à assumer sans se plaindre l’ensemble des compétences régaliennes des Départements. Prenez la question des mineurs étrangers non accompagnés, dont le nombre ne cesse de grandir. Ils sont 285 aujourd’hui contre seulement 12 en 2009 ! Réponse de Bruno Belin : « Nous devons être en mesure de les accueillir, sachant que le phénomène va durer. » En 2016, une enveloppe de 5,5M€ a été débloquée et la collectivité a créé un comité de suivi au côté de l’Etat, du parquet, du CHU et de l’académie de Poitiers.
Le tourisme comme levier économique
Même contrainte par des dépenses sociales en augmentation, la collectivité poursuit sa politique d’investissement (20% de son budget). « Ce n’est pas dans ma méthode de serrer les freins », commente Bruno Belin. La construction d’une nouvelle caserne de pompiers à la Blaiserie ? C’est acté, « financé à 100% par le Département ». La rénovation du collège Henri-IV ? « On le fera dans l’intérêt de tous. » Montant de l’opération : 21,7M€. L’élu est également à la manœuvre dans la création de l’Historial du Poitou, à Monts-sur-Guesnes.
A travers l’agence de créativité et d’attractivité du Poitou, le Département reste aux avant-postes du développement touristique, donc forcément économique. La collectivité va jouer cette carte à fond en s’appuyant sur la notoriété du Futuroscope et les terrains disponibles de la Technopole. Entre Grand Poitiers et la Nouvelle-Aquitaine, la Vienne a bien l’intention de continuer à exister. Pour se donner un peu plus de poids, Bruno Belin s’est rapproché de son homologue deux-sévrien Gilbert Favreau. Ensemble, ils ont créé une véritable marque « Poitou », surfant sur une « identité historique ». De plus en plus incontournable.
Il l’a dit…
Arena Futuroscope
« On part sur une jauge de 20M€ pour une salle de 6 500 places. L’étude de faisabilité devrait le confirmer. On serait même en-deçà car on n’a pas à se préoccuper des accès et des parkings. La Région et Grand Poitiers ont déjà fait savoir qu’elles s’associeraient. On a également mis autour de la table la Compagnie des Alpes, qui ne peut pas être insensible à ce projet. A partir de 2020, on entrera dans un calendrier où le Département recevra les premiers retours de la Vefa du projet Centre Parcs » (le Département a contribué à la construction des équipements collectifs de Center Parcs, contre un loyer versé dans le cadre de la Vente en l’état futur d’achèvement, ndlr).
Grand Poitiers Technopole… « Futuroscope »
« J’aime beaucoup cette expression. J’ai rajouté le terme Futuroscope. Je ne suis pas le seul à le dire. On a la chance d’avoir une adresse qu’un Français sur deux connaît. Pourquoi s’en passer ? Grand Poitiers a la compétence et la raison d’agir, l’intelligence fait qu’on travaille ensemble sur ce dossier. » La semaine passée, au salon des Entrepreneurs de Paris, Grand Poitiers s’est targué de disposer du label décerné par le réseau Rétis Innovation. Mais la mention « Grand Poitiers Technopole » n’intégrait pas le terme Futuroscope.
À lire aussi ...
lundi 23 décembre