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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Quels enjeux du confinement pour les plus jeunes ?
Pascale Duché, professeure des universités en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), à Toulon, membre du conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail : « Un confinement de quatre semaines n’a pas de conséquence importante. Mais la période qui se prolonge conduit à une sédentarité accrue. Pour maintenir une activité physique, une solution est de fractionner l’activité dans la journée. Si le rythme des enfants et ados est altéré, leur sommeil et leur alimentation le sont aussi. »
Julien Bois, professeur des universités, psychologue du sport, chercheur au laboratoire MEPS à Pau : « Les premiers travaux montrent des symptômes dépressifs, des symptômes d’anxiété par rapport à ce qui va se passer à moyen et long termes, et des symptômes de stress. Mais ils sont clairement plus faibles chez les enfants et les ados que chez les adultes. »
Jacques Brouleau, conseiller pédagogique départemental d’EPS et conseiller technique en EPS à l’école : « Il est nécessaire que les enfants pratiquent une activité physique quotidienne pour activer leurs défenses immunitaires et limiter les effets de la sédentarité. »
Quelle place pour les éducateurs ?
Jacques Brouleau : « Si nous sommes tous d’accord qu’il est difficilement concevable de proposer des activités d’EPS pour tous en période de confinement, nous sommes favorables au « bouger chez soi ». De nombreuses ressources sont apparues mais elles ne mettent pas suffisamment l’accent sur l’aspect familial. L’EPS à l’école, ce n’est pas seulement bouger. C’est aussi apprendre à le faire ensemble, donc en ce moment en famille, avec les frères, les sœurs, les parents… »
Françoise Sauvageot, membre du Conseil économique, social et environnemental de la République : « Ce qui manque le plus en ce moment et qu’apporte le club sportif, c’est le lien social, pour retrouver ses copains, les retrouver régulièrement et aussi avoir le retour des éducateurs. Le bouger ne suffit pas. Il y a un manque qu’une vidéo anonyme ne permet pas d’atteindre. »
Quels effets d’un arrêt de l’entraînement ?
Pascale Duché : « Le confinement amplifie les inégalités. Des enfants sportifs ont souvent un atout culturel, leur famille participe. La situation est plus complexe dans un milieu familial très contraint où, culturellement, on n’a pas l’habitude de l’activité physique. »
Julien Bois : « La situation va générer un phénomène de compensation. Le confinement va d’un côté renforcé la sédentarité et de l’autre accroître les activités organisées. »
Pascale Duché : « La sédentarité appelle la sédentarité mais on peut espérer que certains enfants vont devenir plus actifs. Parallèlement, on peut craindre une hausse des appels au 119 (ndlr, enfance en danger). Les enfants ont besoin de bouger, alors on peut imaginer des temps où on « fait le cirque » à la maison. »
Comment maintenir la motivation chez les ados ?
Julien Bois : « En temps normal, ce n’est déjà par simple : entre 70 et 80% des ados ne font pas le minimum requis d’une heure par jour d’activité physique. Parmi les leviers, on peut faire avec, à plusieurs. Favoriser les challenges, qui permettent de retrouver le lien social avec un aspect ludique. On peut aussi créer un temps et, dans ce créneau, laisser de l’autonomie à l’ado, pour qu’il retrouve une forme de liberté. »
Quelles recommandations nutritionnelles ?
Pascale Duché : « Il faut revenir à du bon sens. Avec des points de vigilance : conserver un rythme des repas, cuisiner avec les enfants et les ados… La problématique des écrans n’est pas qu’ils font grossir au sens littéral mais ils sont associés à des comportements sédentaires et, surtout, ce sont des distracteurs. Alors quand on mange, on éteint les écrans ! »
Quels enjeux lors du déconfinement ?
Pascale Duché : « Chez les enfants, il n’y aura pas de difficultés. Il faudra juste veiller à ce que les mesures barrières ne contraignent pas les plus jeunes. Pour les ados, la problématique est différente : il va falloir proposer des activités adaptées pour remettre à une activité ceux qui seraient devenus sédentaires. »
Julien Bois : « On va créer à nouveau de l’incertitude. Pour les enseignants et les services sociaux, l’enjeu sera de repérer les violences, les situations difficiles. Des syndromes de stress post-traumatiques peuvent apparaître après des périodes de confinement. »
Comment le milieu associatif sportif se prépare-t-il ?
Françoise Sauvageot : « Il va être absolument nécessaire de retisser le lien, de redonner le fil de l’histoire, que les enfants et adolescents puissent conclure cette année sportive, pour donner du sens à ce qu’il s’est passé et dire que tout n’est pas perdu. Chez les ados, il va falloir organiser, dans une proximité avec l’Education nationale et les collectivités territoriales, des activités ouvertes au plus grand nombre. Pourquoi ne pas imaginer des mini-challenges ? »
Webinaire, tous les mercredis, de 11h à 12h. Retrouvez le lien pour y accéder sur la page Facebook Chaire sport santé. Prochains thèmes abordés : mieux vivre le confinement avec les écrans, les jeux vidéo, l’e-sport. Plus d’infos sur http://chairesportsante.univ-poitiers.fr/
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