Déficits en cascade au conseil municipal

Déficit. Le mot est revenu régulièrement hier soir, lors du conseil municipal de Poitiers, au sujet de l'ex-FBS, du Centre de conférences ou de la Société d’équipement du Poitou. Le manque de transparence sur les bilans financiers a notamment été fustigé par le groupe Les Républicains.

Florie Doublet

Le7.info

Escem (ex-FBS)
La Ville de Poitiers est membre du syndicat mixte de l’Ecole supérieure de commerce de la Vienne (ESCV), fondé pour assurer la gestion de l’Ecole supérieure de commerce de Poitiers. L’Escem est ensuite devenue France Business School (FBS), après un regroupement de plusieurs écoles. « Cette stratégie ne s’est pas avérée payante et le tribunal de grande instance de Paris a fixé le déficit d’exploitation de la structure à 5M€ », explique le maire. « Soucieuse des modalités de gestion de l’école de commerce », la Ville a sollicité un audit auprès d’un cabinet afin d’«appréhender les difficultés de comptabilité » rencontrées par l’association FBS et a également demandé à la Préfète de saisir la Chambre régionale des comptes. Alain Claeys a déclaré se réserver le droit de saisir le procureur de la République si une infraction a été commise. Dans l’attente, la Ville a choisi de se retirer de l’ESCV afin de protéger les « intérêts » de la collectivité. Osons Poitiers fustige une « triste fuite en avant ». Patrick Coronas rappelle lui que la collectivité finance mais n'a pas les moyens de contrôle ou très peu». Le Front national et Osons Poitiers ont voté contre cette délibération. Les Républicains et l'UDI se sont abstenus.

Centre de conférences
En 2014, la santé financière du Centre de conférences était critique (déficit de 35 831€). Au 1er janvier 2015, la délégation de service public a été arrêtée de manière anticipée. Le Centre de conférences a été repris en régie directe par Grand Poitiers. La Société d’économie mixte, qui n’avait alors plus lieu d’exister, a été dissoute. Le groupe conduit par Jacqueline Daigre n’approuve pas le rapport du délégataire car il est « loin d’être complet » et ne voit « aucune trace du bilan, or c’est justement dans ce document que nous pouvons connaître la situation financière de la SEM ». « Je me suis donc procurée ce document, poursuit le chef de file du groupe Les Républicains. Et ce dernier fait apparaître des pertes cumulées de 640 413€ à fin 2014. En septembre, vous nous avez demandé d’approuver les comptes de la liquidation par avance et en aveugle, car la liquidation n’avait pas commencé... » 

Société d'équipement du Poitou
La Société d'équipement du Poitou est, elle aussi, en difficulté. La baisse régulière du montant des honoraires encaissés par la SEP montre que les opérations d’aménagement ont de plus en plus de difficultés à se concrétiser. Le résultat de l’exercice 2014 s’élève à - 406 185€. « Là encore, j’ai le bilan sous les yeux, qui fait apparaître des dettes s'élevant quand même à 35M€ ! Nous devons nous interroger sur l’avenir de cette société qui est pourtant un bon outil pour les collectivités », déclare Jacqueline Daigre. Adjoint en charge de l'Economie, El Mustapha Belgsir s'est voulu rassurant, en indiquant que tous les fournisseurs étaient payées normalement. 
 

Big brother is watching... 

Une quinzaine de personnes ont filmé et photographié les élus du conseil municipal de Poitiers pour protester contre « la mise en place de caméras de vidéosurveillance sur l'hôtel de ville et à ses abords ». "On peut défendre la liberté individuelle et collective, mais il y a aussi un droit pour tous les concitoyens, c’est la sécurité », a répondu le maire. 

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