La Vienne ne veut pas faire l’économie de l’économie

C’était « la » délibération à suivre de ce matin, en commission permanente au Département. Bruno Belin et sa majorité réfléchissent depuis plusieurs mois à transformer les statuts de l’agence touristique de la Vienne en agence de créativité et d’attractivité de la Vienne. Leur objectif est clair : continuer à exercer une compétence économique, ce que la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) interdira au Département à partir du 1er janvier 2016. Trente-et-un des trente-huit conseillers départementaux -dont Isabelle Soulard- ont validé la démarche, à l’issue d’une grosse demi-heure d’échanges. 

 

Au premier rang des opposants, le socialiste Michel Touchard a rappelé l’histoire du projet. Notamment le retrait, par Claude Bertaud, d’une délibération équivalente, en février 2012. « Cette proposition est presque un bis repetita, une ficelle un peu grosse pour nous. Le président Bertaud, dans sa grande sagesse, l’avait retirée à l’époque… » Ce à quoi Bruno Belin lui a rétorqué : « C’est su depuis toujours que je n’ai pas la même sagesse que lui ! » Au-delà de cette passe d’armes presque amicale, les échanges ont réellement porté sur la manière dont le Département continuerait d’exercer ses prérogatives sur son « bras armé » touristique et économique. 

 

 

« Nous ne savons pas trop ce que fera cette agence ni qui va la présider (l’AG extraordinaire a lieu cet après-midi, Ndlr), a fait savoir Etienne Royer, pour le groupe Vienne à gauche. On sent chez vous une précipitation… » « Si nous procédons à cette opération maintenant, c’est que nous ne pourrons plus le faire après le 1er janvier 2016 », lui a répondu Dominique Clément, vice-président au Tourisme. L’argument a laissé Francis Girault (DVD) perplexe, c’est un euphémisme. Claude Eidelstein a finalement eu ces mots rassurants : « Notre seul intérêt, c’est de travailler dans celui des habitants de la Vienne », a indiqué le maire de Chasseneuil. 

 

Maintenant, des interrogations demeurent sur les missions exactes de cet outil, financé presque en totalité par le Département. Quelles seront ses prérogatives exactes ? Va-t-il englober les agents de la Direction de l’économie et de l’emploi ? Comment son action va-t-elle s’articuler avec celle de la Région et des intercommunalités, qui auront la compétence économique ?... Gageons que les prochaines semaines permettront de lever toutes les inquiétudes et malentendus.