En 2016, le nombre d’entrées dans les parkings municipaux de Poitiers a augmenté de 6,5%, pour s’établir à plus d’1,5 million. Face à une forte demande, la municipalité réfléchit à de nouvelles offres adaptées aux besoins des usagers. Et n’écarte pas la création d’un nouveau parking dans le secteur Notre-Dame-Feuillants, en vue de l’ouverture de la cité judiciaire.
Et si un sixième parking muni- cipal sortait de terre, à l’horizon 2020 ? Le projet n’est encore qu’au stade de l’idée, mais la municipalité n’écarte pas cette hypothèse. « Nous entamons une réflexion stratégique en matière de stationnement sur le secteur Notre-Dame-Feuillants, reconnaît Anne Gérard, conseillère municipale de Poitiers déléguée à la Mobilité, au Transport et au Stationnement. L’installation de la cité judiciaire et le projet de funiculaire ou de téléphérique vont rebattre les cartes et nécessiter une offre cohérente. »
Depuis sa prise de poste, au lendemain des Municipales 2014, l’élue poitevine a mené une politique destinée à « redonner de l’attractivité au centre-ville en facilitant l’accès aux automobilistes ». À mi-mandat, les résultats sont au rendez-vous. L’an passé, plus d’1,5 million d’entrées ont été enregistrées dans les cinq parkings municipaux du centre-ville (Toumaï, Blossac, Hôtel de Ville, Tap et Notre-Dame Marché). Soit 6,5% de plus qu’en 2015. « Les Poitevins ont compris qu’il était simple d’aller dans un parking et pas forcément plus coûteux que dans les autres villes », reprend Anne Gérard. Sur ce point, difficile de contredire l’élue. À Poitiers, la tarification au quart d’heure est 20% moins chère qu’à Tours et 35% moins chère qu’à Niort.
Trop d'abonnés, trop d'attente
Grâce à une offre tarifaire plus compétitive, la Ville a fidélisé sa « clientèle », qui se jette désormais sur les abonnements. En 2016, la municipalité a lancé deux nouvelles offres pour les résidents et les travailleurs. L’une à 50€ permettant un stationnement 24h/24 et l’autre à 35€, pour la journée ou la nuit et les week-ends. Victime de son succès, la direction Mobilités est aujourd’hui contrainte de refuser des demandes. Et d’imposer des délais d’attente pouvant aller jusqu’à trois mois. « Généralement, des places se libèrent plus vite et nous pouvons répondre en moins d’un mois », rétorque Anne Gérard.
L’argument est un peu court, d’autant que le « plafond » du nombre d’abonnés a été atteint. La mairie doit désormais faire face à la saturation régulière des parkings Toumaï et Notre-Dame Marché. À ce jour, les 6 500 places de stationnement couvert et surveillé parviennent tout juste à combler les besoins des Poitevins, qui dénoncent aussi régulièrement le manque d’entretien de certains parkings. « Nous sommes un établissement public commercial, seules nos recettes nous permettent de faire des travaux, reprend l’élue. En supprimant la gratuité du stationnement le samedi matin (désormais facturé 1€, ndlr), nous avons économisé 100K€ sur un an. Nous allons donc pouvoir commencer des études de faisabilité à Notre-Dame Marché, en vue d’engager des travaux sur la sécurité et le confort. » Reste qu’en tant que collectivité, la Ville « ne dispose pas des moyens de Q Park (qui gère le parking des Cordeliers) et ne peut donc pas se permettre d’engager de grandes dépenses régulières dans les parkings. » Les projets sont sur la table. Un peu de patience !