Au 10, rue de la Trinité, c’est le calme plat. Dans les vastes locaux de la maison diocésaine, les allers et venues sont rares. Les étages supérieurs des bâtiments sont aujourd’hui déserts. Seuls 2 500 des 9 000 m2 de bâti sont aujourd’hui occupés, principalement par le personnel de diocèse. « Nous avons rationalisé l’espace et faisons le constat que la maison diocésaine est beaucoup trop grande et coûteuse par rapport à nos besoins, explique Christian Genre, délégué épiscopal à l’information. Le site est en vente depuis quelques mois, plusieurs acheteurs potentiels se sont manifestés. Nous aurons des informations plus précises dans les prochains mois. » Pour l’heure, difficile de donner une estimation du prix de vente. L’opération devrait toutefois rapporter plusieurs millions d’euros au diocèse. « Cette cession nous permettra de renflouer nos caisses et de rester dans le vert », précise simplement Christian Genre.
Car même si l’Eglise dispose, dans le département, d’un patrimoine immobilier comportant la maison diocésaine, l’archevêché, plusieurs presbytères et églises, elle n’est plus en mesure d’assumer les frais d’entretien de tous ses biens. « Avoir des bâtiments vides qui se dégradent n’est pas une bonne affaire, reprend le délégué épiscopal. D’autant que nous devons payer les impôts locaux, en plus des différents coûts. » Le diocèse fonctionne aujourd’hui comme une entreprise d’un point de vue financier. Après avoir bouclé l’exercice 2014 avec un déficit de 764 119€, il est parvenu à dégager un excédent de 94 003€ en 2015. Les chiffres 2016 devraient confirmer la meilleure santé économique de l’institution.
Un Smic par prêtre
En se plongeant dans les bilans comptables, on découvre que les recettes annuelles du diocèse de Poitiers, qui regroupe les paroisses de la Vienne et des Deux-Sèvres, s’élèvent à 8,6M€, dont une partie provient des offrandes de messe, du casuel(*), des ventes immobilières et des legs. Le Denier de l’Eglise, qui reste l’un des postes les plus rentables, rapporte chaque année plus de 2,5M€, soit 30% des recettes. Le diocèse lancera d’ailleurs, le mois prochain, sa campagne annuelle. « Le Denier permet de récolter les fonds destinés à payer les allocations des prêtres, détaille Christian Genre. C’est l’un des piliers de notre modèle économique. Sans la générosité de nos donateurs, nous serions contraints de céder de nouveaux biens immobiliers, pour boucher les trous dans le budget. »
Côté dépenses, le diocèse a alloué, en 2015, un budget de 3,1M€ au paiement des allocations et charges de prêtres et des permanents. On apprend ainsi qu’un prêtre touche « à peu près le Smic », quel que soit son niveau dans la hiérarchie ecclésiastique. Le reste des 8,5M€ de dépenses annuelles est consacré à la formation, aux associations de services, à l’entretien des bâtiments, au paiement des impôts, à des charges en tous genres... La situation financière du diocèse reste malgré tout positive, au regard des intérêts dégagés par son épargne, dont le montant ne nous a pas été communiqué. L’an passé, les fonds placés ont généré pas moins de 187 914€. On vous laisse faire le calcul pour connaître le capital...
(*) Offrandes faites à l’occasion des mariages et funérailles.
Photo : DR - Jean-Eric Mallet
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Aujourd'hui
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.
