Membre fondateur des Têtes Raides, Christian Olivier a ouvert, l’an passé, une parenthèse en solo. Il sera de passage, demain, au centre socioculturel de la Blaiserie.
Christian Olivier, vous vous êtes lancé il y a plus d’un an dans une aventure musicale en solo. Qu’est-ce qui a motivé cette parenthèse dans votre carrière ?
« Disons que le moment était venu de faire une pause avec les Têtes Raides. Cela faisait presque trente ans qu’on était sur la route, nous avons sorti une quinzaine d’albums... J’ai eu envie de me positionner différemment, dans l’écriture notamment mais aussi dans la musique. J’ai voulu explorer d’autres horizons. »
Vous avez sorti un album, « On/Off ». Comment s’est déroulée sa conception ?
« J’ai tout repris de zéro. Il y avait de nombreuses inconnues. J’ai commencé par faire les maquettes seul, puis j’ai rencontré Edith Fambuena. Nous avons une manière similaire de penser et de pratiquer la musique. La suite a été une sorte de partie de ping-pong avec elle, un échange continu de textes, de sons, de matières, d’ambiances... Je voulais aborder le côté « électro » dans cet album, elle m’a permis d’apporter une dose juste dans les mélodies. Les musiciens qui m’ont ensuite rejoint sont des gens avec lesquels je n’avais jamais bossé jusqu’à présent. »
Musicalement, cette expérience est-elle si différente de ce que vous faisiez avec les Têtes Raides ?
« Dans la manière de travailler, oui. Pour démarrer cet album, j’ai jeté des idées, des mots, des phrases et puis j’ai essayé de rendre cet ensemble brut cohérent. Les récents événements d’actualité et mon histoire ont particulièrement inspiré les textes. »
Vous êtes en tournée depuis le 6 avril dernier. Le public vient-il au concert pour voir le chanteur des Têtes Raides ou pour découvrir Christian Olivier ?
« Un peu des deux ! Une partie du public des Têtes Raides a suivi mon aventure solo parce que les textes et la musique lui parlaient. Ce qui me plaît, ce sont les gens qui ont découvert Christian Olivier sans connaître forcément le groupe. Quand je monte sur scène aujourd’hui, il y a quelque chose qui a changé. On ne démarre pas un concert Christian Olivier de la même façon qu’un concert Têtes Raides. Musicalement, nous utilisons beaucoup de boucles, de nouveaux sons. »
Voilà plus de trente ans que vous faites partie de la scène musicale française. Qu’est-ce qui a changé ?
« Il y a maintenant le visible et l’invisible. La cassure s’est faite avec l’avènement d’Internet. Je trouve que peu de propositions artistiques sortent des sentiers. Ceux qui font de la musique peu « médiatique » doivent se battre pour s’en sortir. Economiquement, c’est très compliqué de partir en tournée à plusieurs. Nous, par exemple, nous sommes huit sur la route et ce n’est pas toujours simple. »
Quelle est la prochaine étape ?
« J’ai envie de pousser le projet solo plus loin, parce que j’ai encore plein de choses à raconter, à creuser. Et puis viendra un moment où on raccrochera le wagon avec le groupe. »
Concert de Christian Olivier, demain au centre socioculturel de la Blaiserie, à Poitiers. Renseignements et réservations au 05 49 58 05 52 ou sur csclablaiserie-csc86.org
Crédit photo : M. Lehana