Décollage réussi pour les drones

Avec plus de 286 000 unités vendues l’an passé en France, le marché du drone est en pleine expansion. Séduits par un prix moyen en baisse, les Poitevins se sont rués dans les rayons à la veille des fêtes. Et cela malgré une réglementation assez ferme sur leur usage.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Sur l’étal, il y en a pour tous les goûts. Des grands, des petits, des chers, des moins chers. À la Fnac de Poitiers, les drones ont la cote. Les curieux s’arrêtent devant, demandent des renseignements aux vendeurs et craquent parfois pour le nouveau modèle. « Les drones sont l’un de nos best-sellers cette année, explique le service communication de l’enseigne. Notre clientèle familiale privilégie les modèles ludiques d’entrée de gamme, à moins de 150€, tandis que les amateurs de prises de vue sont prêts à débourser entre 500 et 1 000€ pour les modèles dernier cri, capables de filmer en 4K. »

Après de longues minutes d’hésitation, Lucas Dubois sort du magasin un sac à la main. « J’ai fini par céder, sourit-il. Voilà près d’un an que je voulais en acheter un pour m’amuser et surtout filmer de beaux paysages en altitude. » Cet étudiant en cinéma a opté pour le Bebop 2, l’une des meilleures ventes de la Fnac, fabriqué par Parrot. Depuis qu’elle s’est lancée sur le secteur du drone grand public, cette marque française a vu son chiffre d’affaires exploser.

Plus globalement, le marché du drone est en plein essor dans l’Hexagone. L’an passé, plus de 286 000 unités ont été vendues, soit trois fois plus qu’en 2014. Selon une enquête de l’institut GFK, relayée par Le Monde, le marché devrait boucler 2016 avec une croissance de 31%. D’autant que les professionnels lorgnent de plus en plus les modèles grand public. « Les progrès technologiques sont tels que pour certains tournages nous n’avons plus besoin de drones à six ou huit hélices. Certains appareils semi-professionnels, aux alentours de 1 000€, sont très performants, confirme Franz Colas, chef de projets chez Vikensi Communication, à Chasseneuil. Le drone professionnel reste toutefois indispensable pour trans- porter des caméras lourdes. »

« On ne peut pas faire n'importe quoi »

Pour Kévin Nedeau, gérant du site poitevin TheMoc.fr, « le drone connaît actuellement un engouement similaire à celui du jeu vidéo dans les années 2000 ». Sur sa plateforme d’e-commerce, ce jeune Poitevin propose une large gamme, « du jouet au matériel professionnel », de 49 à 1 920€. Il reste toutefois convaincu que le marché pourrait être encore plus prolifique si la législation évoluait. « Aujourd’hui, on ne peut pas faire n’importe quoi avec un drone. Le gouvernement est très ferme à ce sujet. On doit voler à vue, dans des zones sans habitation et sans population. Certaines personnes ne sautent pas le pas de peur de ne pas pouvoir utiliser leur drone. »

En effet, la loi impose aux pilotes d’être titulaires d’un brevet de pilote ULM et de déposer une demande de vol auprès de la Direction générale de l’aviation civile. Dans les faits, cette disposition n’est pas souvent respectée.

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