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Ce Croizon est vraiment crazy
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : vendredi 30 décembre 2016A partir du 2 janvier, Philippe Croizon participera à son premier Dakar en Amérique du Sud. Un défi à la mesure de l’aventurier châtelleraudais polyhandicapé : doux-dingue !
Il a un appétit féroce, une soif d’exploits jamais étanchée. Après s’être offert la Manche à l’apéro et les cinq continents à la nage en guise de plat de résistance, le voilà désormais assis à la table des convives du Dakar. Aux portes du dés(s)ert en quelque sorte ! Du 2 au 14 janvier, Philippe Croizon va bouffer des kilomètres comme jamais sur les pistes sinueuses de l’Argentine, de la Bolivie et du Paraguay. « Rouler dix à quinze heures par jour, je n’ai encore jamais fait. Les organisateurs nous ont dit qu’on allait manger chaud ! Je me sens bien, l’équipe aussi, la voiture est prête. Mais j’appréhende un peu. »
Jusque-là, « Crazy Croizon » a réalisé un sans-faute dans sa préparation. Notamment au rallye du Maroc, où il a terminé 15e en catégorie Open. C’est précisément dans le royaume de l’Atlas qu’une somme providentielle a (presque) permis au nageur amputé des quatre membres de boucler son budget de 600 000€. Un cadeau à... 100 000€, signé du Qatari Nasser Al-Attiyah, double vainqueur du Dakar. « A la fin du rallye-raid, il m’a dit « Philippe, il faut vraiment que tu sois au départ. Qu’est-ce qui te manque ? » Je n’ai pas osé lui dire la somme totale. »
« Rentrer dans l'histoire »
Il est comme ça Philippe Croizon, toujours dans son assiette et prompt à envoyer de bonnes ondes. Maintenant, même bien entouré, l’aventurier devrait morfler sur les 9 000 bornes du tracé 2017. Ne serait-ce que par le temps d’exposition en altitude. « On doit passer six jours à plus de 4 000m, dont une spéciale à 4 850m. Franchement, c’est peut-être ce que je crains le plus. En dehors de quelques séjours au ski par le passé, je n’ai pas d’expérience. » L’altitude, la chaleur, les pannes mécaniques, la mauvaise trajectoire... Le « bizuth » du Dakar sait qu’il devra « gérer des dizaines de paramètres » s’il veut rallier Buenos Aires, le 14 janvier.
Un autre élément est essentiel : la coordination avec son co-pilote, Cédric Duplé. Les deux hommes ne se connaissent que depuis juillet dernier et le rallye-raid « Baja-Aragon », en Espagne. « Entre nous, le feeling est bon. » Idem avec Yves Tartarin. Le pilote mirebalais, dix-huit Dakar au compteur, a accepté de devenir le « sherpa » de Philippe Croizon. Il le suivra à la trace début janvier. Comme tant d’autres, emportés par son énergie. « Au départ, je suis allé voir des gens sans une thune. K Automobilité a accepté de travailler sur un mini manche pour que je puisse piloter. Freddy Valade, l’un des meilleurs ingénieurs motoristes, a fait la même chose. Tout le monde a pris un gros risque. Pour eux, il faut que j’aille au bout. Je veux rentrer dans l’histoire. » Le patron du Dakar a pourtant prévenu : il y aura de la casse et des abandons. « Même pas peur », lui répond le Châtelleraudais. Sa faim justifie les moyens.
Le « Team Croizon-Tartarin » comptera douze personnes. Yves Tartarin et Stéphane Duplé (frère de Cédric) suivront le Buggy V6 en permanence. Un camion d’assistance, avec un ingénieur de K Automobilité et un mécanicien d’OffRoad Technology, ne sera jamais loin derrière. Ensuite, la logisticienne Valérie Nineuil et Freddy Valade embarqueront à bord d’un Toyota HDJ 100. Enfin, un camping-car adapté au handicap du pilote fermera la marche, avec à son bord son épouse Suzanna et un kiné.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.