Pape Badiane disparaît tragiquement

L'ancien intérieur du PB86 Pape Badiane (36 ans) est décédé hier soir, dans un accident de voiture en Deux-Sèvres. Le "Poulpe" avait évolué pendant quatre saisons sous le maillot poitevin (2009-2013), après avoir décroché le titre de champion de France avec Roanne, en 2007. La rédaction du "7" adresse ses sincères condoléances à sa famille et publie à nouveau une interview menée en janvier 2014 à l'occasion de son départ du PB86. Dans cet article intitulé "Le Pape abdique", il revient sur sa carrière, son passage à Poitiers, ses amitiés forgées avec l'équipe et les supporters du club.

Romain Mudrak

Le7.info

Le Pape abdique

(Interview publiée la première fois le 29 janvier 2014)
Clé de voûte du PB86 pendant ses quatre saisons en Pro A, Pape Badiane (2,07m, 34 ans) a tiré sa révérence mi-janvier, le poignet en capilotade et la mort dans l’âme. Il envisage aujourd’hui l’avenir avec sérénité, dans l’univers du web.


Dans quelques semaines, Pape, Julie, Miyana (6 ans et demi) et Namily (1 an et demi) Badiane auront quitté la rue des Jacobins. Définitivement. Quatre ans après avoir posé ses valises à Saint-Eloi, l’international aux 23 sélections reprend son baluchon -un peu plus lourd, forcément- direction la région parisienne, où habitent encore ses parents. Le clap de fin est tombé le 15 janvier. Mais il s’y « attendait depuis plus d’un mois ». Sa vilaine blessure au poignet droit, contractée un soir de jan- vier 2012 à Pau, ne lui permettra plus jamais de rejouer au basket à haut niveau.

« J’aurais pu évoluer encore une ou deux saisons en professionnel, mais je ne regrette rien, abonde Le Poulpe. Ni cette fin de carrière, ni le fait d’avoir joué blessé la saison dernière. Si c’était à refaire, je ferais les mêmes choix... » Le cœur léger donc, le champion de France 2007 avec la Chorale de Roanne regarde dans le rétro avec une certaine satisfaction. Lui qui n’était « pas prédestiné à être basketteur pro » a réussi à glaner un titre national (2007), deux Semaines des as (2007 et 2009), a joué l’Euroligue, connu les frissons du maillot bleu, vécu trois All Star Game. Bref, que du bonheur ! Avec le PB86, son meilleur souvenir restera évidemment cette qualification pour les play-offs, dès la première saison en Pro A. « Avec du recul, je suis persuadé que nous aurions pu battre Cholet. Et après, qui sait... » Quoi qu’il en soit, lui est resté fidèle à sa nouvelle écurie, alors qu’il avait, entre les mains, une offre très lucrative d’Orléans.

« Une relation vraiment particulière »

Les trois dernières campagnes, « plus difficiles sur le plan des résultats », n’auront pas terni l’image d’un club qu’il porte désormais dans son cœur. « Ici, j’ai noué des amitiés avec les supporters, les joueurs, les partenaires... Cette relation vraiment particulière avec les bénévoles et les fans fait que Poitiers mérite un grand club. » Le propos est sincère, à l’image du personnage, aussi insouciant à l’extérieur des parquets que performant dans ses pics de forme. L’histoire retiendra qu’il a disputé ses deux derniers matchs officiels face au Mans et Roanne. Soit ses deux clubs précédents. « Pour deux victoires ! », esquisse l’enfant des Ulis.

De victoires, il en sera aussi question dans sa nouvelle vie. Passionné de sport, de jeux vidéo et de cinéma, Pape a porté sur les fonts baptismaux un site web intitulé favslist.com. Une sorte de réseau social autour de passions partagées. « Si cela fonctionne, nous (Ndlr : il a deux associés) créerons une entreprise. Après le basket, je me suis toujours vu devant un ordinateur. » Avant de quitter la capitale régionale, la famille Badiane assistera à un dernier match aux Arènes, le 8 février face au Portel. Pape y recevra sans doute un dernier hommage mérité, au regard de ses états de service. D’autant qu’il soufflera ses trente-quatre bougies deux jours plus tard.

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