Un mémorial numérique et unique

A l’angle des rues de la Marne et Gambetta, Poitiers a inauguré ce matin son premier mémorial connecté, sur lequel défilent les noms des morts (poitevins) pour la France. Le monument est signé Antonin Fourneau.

Arnault Varanne

Le7.info

Il se définit lui-même comme un « artiste designer et bidouilleur ». A 35 ans, Antonin Fourneau compte déjà de nombreuses œuvres à son actif. Les Poitevins l’avaient notamment découvert fin 2011, avec Eniarof, la Fête foraine numérique au parc de Blossac, et courant 2012, autour de son « Water light graffiti », au square Magenta. Ils le retrouvent aujourd’hui dans un autre registre, qui tient en deux mots : Luminous Memento. Ce premier monument aux morts connecté, haut de cinq mètres, s’érige déjà à l’angle des rues de la Marne et Gambetta. Depuis ce matin, il égrène les noms des 2 107 morts poitevins pour la France, depuis les Poilus de la Première Guerre mondiale jusqu’aux militaires du RICM tombés en opération extérieure.

"Les lettres sortent de terre"

En pratique, chaque nom défile en moyenne vingt secondes par jour. A la date anniversaire de naissance, les noms défileront plus lentement entre 18h et 19h. « Les familles des défunts seront informées et pourront se recueillir devant l’œuvre », complète Michel Berthier. L’adjoint au maire en charge de la Culture insiste sur la « dimension contemporaine » de Luminous Memento et son intégration dans la Ville. Depuis la place d’Armes, impossible de louper ce mât en béton translucide, équipé de près de 25 000 leds. « Les lettres sortent de terre et s’élèvent vers le ciel », prolonge l’élu.

A l’en croire, les associations d’anciens combattants et le RICM se sont montrés « séduits ». Au-delà de la dimension symbolique, il faut insister sur la prouesse technique réalisée par Antonin Fourneau et l’Atelier Jean-Loup Bouvier, auteur de la structure en « béton connecté » in situ. Pour être tout à fait complet, Luminous Memento s’appuie sur une base de données des morts pour la France, mise à jour régulièrement par la Ville. Le site Web www.luminousmemento.fr, relié à l’œuvre, permet de chercher un nom en particulier et la date de naissance du défunt. Quand l’art conjugue passé et présent, l’avenir n’est plus très loin !

À lire aussi ...