Le bio booste l’économie locale

L’agglomération poitevine compte aujourd’hui une dizaine d’enseignes « bio », alimentées par plus de trois cents producteurs du département. À l’occasion du Mois du bio, le « 7 » s’intéresse à l’engouement suscité par ce nouveau mode de consommation.

Quand elle a repris la direction du Pois Tout Vert, l’an passé, Séverine Lebreton s’est fixé comme objectif de rénover ses quatre enseignes poitevines à l’horizon 2017. « Le marché du bio a le vent en poupe, la concurrence est arrivée, nous devons maintenir les efforts pour fidéliser nos clients », explique la dirigeante de Biocoop. Aujourd’hui, sa coopérative emploie une vingtaine de personnes et génère un chiffre d’affaires de 11,4M€ par an. Pour alimenter les rayons de ses magasins « bio », Séverine Lebreton travaille, en direct, avec près de 80 producteurs du département, qui profitent de l’essor du marché pour sécuriser leurs revenus.

Selon l’Agence bio, plus de 21 nouvelles fermes bio se sont installées, chaque jour, en France au cours des six premiers mois de l’année 2016. Ce chiffre traduit la dynamique de la filière, à rebours de ce que connaissent l’économie et l’agriculture françaises. En Poitou-Charentes, on dénombre pas moins de 1 254 producteurs bio, dont 318 dans la Vienne. Le marché national a affiché une croissance de 20% au premier semestre 2016 par rapport au premier semestre 2015. Il devrait atteindre 6,9Md€ de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année, selon les prévisions de l’Agence bio, soit 1Md€ de plus qu’en 2015.

« Pas forcément plus cher »

Le mode de consommation semble s’ancrer dans les habitudes de plus en plus de Français. 65% d’entre eux déclarent consommer bio au moins une fois par mois. Ils sont 27% à en consommer toutes les semaines et 10% tous les jours. « Nous constatons l’arrivée de nouveaux consommateurs, plus jeunes, avec une entrée importante de la tranche 25-40 ans », explique-t-on chez Bio C’Bon, en centre-ville de Poitiers. Marine Trinquart, étudiante en lettres, ne fait désormais plus jamais ses courses au supermarché. « Consommer bio ne me revient pas forcément plus cher, explique la jeune femme de 23 ans. L’addition reste la même, j’ai juste moins d’articles dans mon panier, mais je suis sûre de ne pas en jeter. »

À ce jour, l’agglomération poitevine compte une dizaine d’enseignes spécialisées. Constatant l’engouement, les grandes surfaces ont, elles aussi, franchi le pas en installant des rayons dédiés. Reste à savoir si les Poitevins ayant pris le chemin des enseignes spécialisées retourneront dans les rayons des supermarchés. Rien n’est moins sûr.