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Née sans main gauche, Louane Dumagnié sera bientôt équipée d’une prothèse dite bionique. Une première dans la Vienne. Il y a un an, la jeune collégienne de Jean-Moulin a contacté elle-même la société écossaise Touch Bionics, après avoir vu un reportage à la télé.
A 12 ans, Louane est une « gamine » comme les autres. Bien intégrée au collège Jean-Moulin, à Poitiers. Plutôt douée sur la glace, où, sous les ordres du binôme Véronique Guyon-Brian Joubert, elle enchaîne les bonnes performances. Et enjouée de surcroît. Dans quelques jours ou quelques semaines tout au plus, l’adolescente devrait retrouver une forme d’équilibre. Née avec une agénésie de la main gauche (sans ce membre, ndlr), elle vit, depuis ses 11 mois, avec une prothèse uniquement esthétique. « Il y a un an et demi, ma fille a vu un reportage sur TF1 consacrée à la main bionique développée par Touch Bionics, témoigne Nathalie Dumagnier. Elle a envoyé un mail à la société et les choses se sont enchaînées… »
Sa persévérance a fini par payer, sachant que le coût de la fameuse main (31 000€) est désormais supporté par la Sécurité sociale. En attendant d’obtenir le modèle définitif (*), Louane dispose d’un prototype depuis deux mois. Elle a été accompagnée pendant pendant plusieurs semaines par une ergothérapeute du CHU de Poitiers, pour « valider la prise en charge » de la CPAM. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, retrouver l’usage d’une main nécessite patience et persévérance. « J’ai répété des gestes quotidiens, comme porter mon cartable, couper une pomme, ouvrir la porte… Il y a tout un tas de choses que je pourrai mieux faire, notamment tenir mon plateau au self », développe la jeune fille.
« Louane a énormément progressé »
Au-delà de l’accompagnement médical, Louane et sa mère s’appuient sur l’expertise de la société Protéor, dont l’agence se trouve à Mignaloux-Beauvoir. « Touch Bionics fabrique les composants et j’adapte la main aux besoins de Louane. Deux électrodes placées dans l’emboîture et reliées au moignon permettent de déclencher un ou plusieurs doigts, précise Xavier Martin, orthoprothésiste et directeur de l’agence. Le réglage s’effectue à deux ou trois millimètres près. C’est pour cela que nous modélisons d’abord les postures sur informatique. » En pratique, si chaque doigt est motorisé, ce sont le pouce, l’index et le majeur qui permettent de porter des charges et obéissent à « des mouvements très fins ».
En un mois, « Louane a énormément progressé », selon Xavier Martin, qui fait de « la motivation » une condition essentielle à la réussite de cette « greffe » d’un nouveau genre. Avec sa prothèse, à recharger le soir comme un portable, la collégienne n’ira toutefois pas sur la glace de la patinoire… Brian-Joubert. Elle a trouvé son équilibre sans. Et puis, ce petit bijou de technologie reste fragile. Mais c’est certain, dans la vie quotidienne, il lui sera très utile. « Je suis persuadée que d’autres personnes, même des enfants, ne connaissent pas la main bionique. Si cet article pouvait les sensibiliser… » Le message est passé.
(*) L'accord de la Sécurité sociale interviendra prochainement.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.