Jérémy Ferrari, encore trop gentil

Jérémy Ferrari récidive ! Après le succès de son premier spectacle « Halléluia Bordel », l’humoriste revient avec « Vends 2 pièces à Beyrouth », qu’il jouera le jeudi 3 novembre, au Palais des Congrès du Futuroscope. Un one-man-show qui promet, une fois encore, de faire couler beaucoup d’encre…

Florie Doublet

Le7.info

Dans votre dernier spectacle « Vends 2 pièces à Beyrouth » vous osez poser cette question « Daesh, est-ce vraiment une start-up qui monte ? » Vous êtes toujours le roi de la provoc…
« (Rires) Oui ! Je me suis vraiment amusé avec mon premier spectacle à aller chercher des faits pour montrer certaines absurdités, notamment autour de la religion. Cette fois, je me suis intéressé à la guerre et aux gens qui en profitaient. J’ai commencé à me renseigner et, comme d’habitude, je me suis rendu compte que les puissants de ce monde nous prenaient tout simplement pour des cons. De manière générale, je trouve qu’on essaye de nous faire croire trop de conneries ! »

Écrire un spectacle autour de ce sujet très sensible, n’est-ce pas un peu risqué ?
« S’il n’y a pas de risque, il n’y a pas de plaisir ! Je suis à la hauteur de la violence que l’on nous fait subir. Quand Patrick Kanner, le ministre des Sports, lâche sur un plateau télé que c’est violent de balancer des oeufs à Macron, moi, je me demande si la vraie violence ce n’est pas de pondre des lois qui affaiblissent le pays, alors que les Français sont dans la rue… J’ai la chance d’avoir un public derrière moi et accès aux médias, il est hors de question que je ferme ma gueule. Quand on est face à des murs, on n’a pas le choix, il faut utiliser une massue pour les faire trembler. Bon, je vous rassure, mon but c’est quand même de faire rire les gens. Mais pour cela, je n’ai aucun filtre. »

« Qu’importe les conséquences » J’ai lu dans une interview donnée au Journal de Saône-et-Loire que vous vous trouviez encore trop gentil…
« Mais c’est vrai ! Quand j’ai commencé, c’était compliqué, je n’avais pas de thunes. J’ai écrit « Halléluia Bordel » en sachant que je n’avais rien à perdre. Je ne me suis jamais posé de questions ! Je pouvais dire ce que je voulais devant les quatre personnes du public qui étaient venues car elles s’étaient perdues (rires). Ensuite, j’ai connu le succès à la télévision, puis sur scène. Et quand j’ai débuté l’écriture de mon nouveau spectacle, je me suis mis à rayer certaines phrases que je jugeais « extrêmes », alors qu’elles étaient drôles ! En fait, j’ai commencé à réfléchir à ce que pourraient dire les medias, à ce que pourraient penser les gens… Je m’en suis beaucoup voulu. Et pour me « punir » d’avoir osé me censurer, j’ai décidé de faire un spectacle sans rature, sans filtre. Qu’importe les conséquences. »

En parlant de conséquences… J’ai consulté les chiffres de votre précédent one-manshow : 67 menaces de mort, 2 143 spectateurs partis avant la fin, 37 651 croyants qui ont perdu la foi, et 27 nonnes ayant rompu leur voeu de chasteté. Quelque chose me dit que vous avez gonflé les chiffres, non ?
« Non. J’ai même sousestimé le chiffre sur les nonnes ! »

Et les menaces de mort, c’est vrai ?
« Oui, mais c’est anecdotique. Je ne dis pas ça pour faire le courageux, mais le mec qui t’écrit un mail en disant « Je vais te buter » ne va pas le faire. Ça me fait même plutôt rire. Si demain je veux te tuer, il est clair que je ne vais pas te prévenir par mail ! »

Vous avez quitté l’école en seconde, enchaîné les petits boulots pas toujours gratifiants… Quand vous jetez un coup d’oeil dans le rétro, que vous dites-vous ?
« Que j’ai eu raison de m’accrocher. Et que j’espère être à la hauteur du bonheur que le public me donne. Je continuerai de prendre des risques pour lui. »
 

« Vends 2 pièces à Beyrouth », de Jérémy Ferrari, le jeudi 3 novembre, à 20h30, au Palais des congrès du Futuroscope. Billetterie en ligne : www.ticketmaster.fr Tarif : 35€.?

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