Aujourd'hui
Selon une récente étude du Credoc, 42% des Français adultes auraient vécu un deuil, en 2016. A quelques jours de la Toussaint, la prise en charge des défunts et de leurs proches reste une question d’une actualité brûlante. Notamment dans les Ehpad…
Dans moins d’une semaine, vous serez nombreux à « veiller » sur vos proches, dans l’un des nombreux cimetières de l’agglomération. Pour immuable qu’il soit, ce rituel évolue forcément au regard de notre rapport à la mort, toujours aussi contrarié. « Il change quand même, rectifie Annick Gambart, dirigeante de l’entreprise Anémone Funéraire, à Saint-Georges et Buxerolles. Avant, nous naissions et mourions à la maison. Aujourd’hui, on naît et on meurt à l’hôpital. Cela modifie notre perception. » De fait, 80% des 581 770 décès constatés en France, l’année dernière, ont eu lieu en milieu hospitalier. Le reste se «partage» entre domicile… et Etablissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
A Korian-Agapanthe, une résidence située à la Gibauderie, la question n’est pas taboue. Au contraire ! Ici, « les personnes entrent et ressortent par la porte d’entrée, annonce fièrement Nadine Charier, directrice de l’établissement. Tous les agents sont présents pour leur dire un dernier au-revoir. » Elle a d’ailleurs signé une convention avec l’association Jalmalv (Jusqu’à la mort accompagner la vie) pour former ses personnels aux rites de la mort. Les familles peuvent volontiers effectuer leur premier travail de deuil, sans être bousculées par les contingences, même si la majorité choisit le transfert du corps vers une chambre funéraire. Ces petites attentions sont évidemment appréciées des proches.
Moins douloureux en Ehpad
Dans une étude récente (*), le Credoc met d’ailleurs en évidence le caractère essentiel de cette prise en charge immédiate. « Le décès survenu à l’hôpital est souvent plus mal ressenti par les proches que s’il est survenu au domicile ou à la maison de retraite », estiment Thierry Mathé, Aurée Francou et Pascale Hébel. Aux Jardins de Camille, à Saint-Benoît, ce « cocooning » se matérialise par la mise à disposition d’un livre d’or et d’hommage et l’affichage de photos des défunts sur une console dédiée. « Les autres résidents sont prévenus par les infirmières et les aides-soignantes », témoigne la directrice, Elodie Julien.
L’annonce du décès semble, justement, constituer « un point d’achoppement » entre proches et soignants, selon le Credoc. « Les personnels soignants ne sont guère enclins à endosser ce rôle qui, dans certains cas, peut être considéré comme un échec médical », décrypte l’organisme. On le voit, notre rapport à la mort évolue, mais à petits pas…
(*) Etude réalisée auprès de 3 071 individus âgés d’au moins 18 ans sur leur vécu du deuil selon les circonstances et le type des funérailles, pour le compte de la Chambre syndicale nationale de l’art funéraire. Photo Ajaris
Sur les 581 770 décès recensés en 2015 dans l’Hexagone, 34% des personnes ont fait l’objet d’une crémation, 66% d’une inhumation. Plus de 80% des morts ont reçu des soins de thanatopraxie, dans l’une des deux mille chambres funéraires que compte la France. Le secteur emploie 25 000 salariés et réalise, selon l’Insee, un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d’euros.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.