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Confrontée à une baisse de l’activité courrier depuis plusieurs années, La Poste diversifie son offre de services. Après avoir remporté l’appel d’offres pour le passage de l’examen du code de la route, elle vient de lancer deux nouveaux services dédiés aux seniors. Suffisant pour relancer le groupe aux 250 000 salariés ?
La nouveauté est presque anecdotique. Sur le parvis de la gare de Poitiers, vous avez peut-être repéré la Pickup station de La Poste, installée le 27 septembre dernier. Symbole visible du plan de diversification entrepris par le groupe, cette armoire à colis géante permet aux usagers de retirer leurs commandes 24h/24, tous les jours de la semaine. « Cet outil vient compléter notre offre de services et donner à nos clients plus de flexibilité, sans surcoût », explique Xavier Bucalo, responsable organisation et qualité à la plateforme distribution de Poitiers. Développé en partenariat avec la SNCF, ce nouveau service sera disponible dans deux cents gares françaises, d’ici la fin d’année. De quoi « renforcer la relation client en apportant une offre complémentaire », qui pourrait représenter 6% du marché colis à terme.
À l’instar des Pickup station, La Poste a lancé cette année plusieurs nouveaux services, censés compenser la baisse d’activité ressentie par le groupe. « Entre 2008 et 2015, les volumes du courrier ont diminué de 30% et les effectifs de 23%, confiait Philippe Wahl, PDG du groupe La Poste, en avril dernier, à nos confrères du Monde. C’est considérable et cela va continuer. Mais en face, nous avons la banque, la silver economy, les nouveaux services du facteur... Tout cela va nous fournir des relais de croissance. »
Visites et tablettes pour les seniors
Le mois d’octobre a ainsi été marqué par le lancement de « Veiller sur mes parents ». Ce dispositif propose que le facteur rende visite plusieurs fois par semaine à des seniors, moyennant une cotisation mensuelle de 135€ minimum. Jugé « opportuniste », voire « abusif » par les associations de services à domicile, il pourrait rapporter gros à La Poste, qui entend bien surfer sur le vieillissement de la population pour rendre sa nouveauté incontournable. D’autant que le groupe vient de déployer, en parallèle, une tablette numérique, « Ardoiz », destinée à « favoriser l’accès des seniors au numérique », pour 219€, auxquels viennent s’ajouter de 5,99€ à 15,99€ par mois, selon la formule choisie. L’opération séduction est clairement lancée.
Dans un tout autre registre, La Poste a également choisi de miser sur ses plus jeunes clients. Depuis le 13 juin dernier, les candidats au code de la route peuvent passer leur examen dans ses locaux. Dans la Vienne, 1 200 apprentis automobilistes ont déjà été séduits par l’offre, qui permet de « réduire les délais d’attente et de choisir soi-même sa date d’examen », comme l’explique Hélène Desbois, attachée de presse de La Poste en Poitou-Charentes et Limousin. Facturée 30€ au candidat, la prestation rapporte 25€ au spécialiste national du courrier. Au bout du compte, l’addition de ces activités annexes pourrait être très profitable à La Poste, laquelle n’hésite plus à investir dans des start-ups innovantes, comme « Stuart », à Paris, spécialisée dans la livraison d’urgence avec un modèle ubérisé. Reste que toutes ces nouveautés ne peuvent suffire à cacher le climat lourd qui pèse au sein du groupe, entre suppression de postes et mal-être des facteurs.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.