Thomas Duguet, le guerrier

À 34 ans, Thomas Duguet fait partie des meilleurs « coureurs d’obstacles » de la région. Fer de lance poitevin d’une discipline encore méconnue, ce grand gaillard a décroché, la semaine dernière, sa qualification pour les championnats d’Europe 2017.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Bayonne, le 18 septembre. Torse nu, visage couvert de boue, Thomas Duguet file vers la victoire. L’athlète poitevin lève les bras sur la ligne d’arrivée de l’Istery Bask. Et signe là son premier succès en course d’obstacles. Voilà près d’un an qu’il « s’investit à fond » dans cette discipline encore jeune. Le concept ? Terminer le plus vite possible un parcours long de 7 à 20km, en franchissant de nombreux obstacles (murs, filets, barbelés, mare de boue...). « C’est un sport à part entière, dévié du trail, explique Thomas Duguet. J’ai attrapé le virus l’an passé. C’est la première saison où je m’investis pleinement. Depuis janvier, j’ai participé à une dizaine de courses. »

Pour être toujours plus performant, le Poitevin s’entraîne « tous les jours ». « Mon travail de banquier ne m’impose pas des horaires trop contraignants. Après le boulot, j’enfile ma tenue de sport et j’alterne entre course à pied, fractionné et crossfit. » Il n’est d’ailleurs pas rare de le voir grimper les marches menant à la caserne Aboville... avec un sac de 25 kg sur le dos ! « Les gens me prennent parfois pour un fou, sourit le trentenaire. Mais on ne devient pas performant sans en baver. »

« Pas d'alcool, pas de sorties »

Passé par la boxe, le handball et le crossfit, Thomas Duguet ne se voyait pas terminer de telles courses dans sa vie. « Entre nous, je ne suis pas un grand fan de course à pied, reprend-il. Ce qui me plaît dans la course d’obstacles, c’est le dépassement de soi. » Pour faire partie des meilleurs, Thomas Duguet s’impose un rythme de vie de sportif professionnel. « Pas d’alcool, pas de sorties, du sommeil ! » Sa passion pour les courses d’obstacles implique « des sacrifices personnels, mais aussi financiers ». Depuis peu, il est d’ailleurs suivi par un coach, Léo, originaire de Nîmes. Entre le matériel, les frais de déplacement et les tickets d’entrée pour les courses, le Poitevin dépense une bonne partie de ses économies. « Je suis désormais à la recherche de sponsors pour m’épauler. J’espère que mes récents bons résultats attireront l’œil. »

Après sa première victoire à Bayonne, Thomas Duguet s’est classé dans le top 20 du Tough Viking de Paris, le 30 septembre dernier, et a ainsi décroché son billet pour les prochains championnats d’Europe de course d’obstacles. En attendant cette échéance importante, il sera au départ des dernières courses de la saison, dont Marseille.

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