Redoublement : les avis divergent

Depuis la rentrée 2015, les règles du redoublement ont changé. Un décret le rend désormais « exceptionnel ». Dans la Vienne, seuls deux élèves sur mille ne passent pas dans la classe supérieure.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

En vingt ans, le nombre d’élèves redoublants a été divisé... par cent ! « Nous sommes passés d’un taux de 12 à 15% de maintien en classe dans les années 90 à moins de 0,5% aujourd’hui, explique Thierry Claverie, Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen) de la Vienne. De nos jours, on ne redouble plus parce qu’on est mauvais élève. » Depuis la rentrée 2015, le redoublement doit être « exceptionnel » et n’intervenir que dans deux cas de figure bien précis. « Si l’élève a subi une rupture importante de scolarité, à cause d’une maladie par exemple, reprend le Dasen. Il est également possible de faire redoubler un élève de seconde ou de troisième, auquel la décision d’orientation ne conviendrait pas. »

« Limiter l'échec scolaire »

Ces deux éventualités, fixées par un décret en date du 20 novembre 2014, ont fait chuter les taux de « maintien en classe d’origine » dans le département. « Le premier cas de figure ne concerne que 0,27% des élèves, le second encore moins (0,12%, ndlr). » Autrement dit, deux sur mille ! Du côté des familles, les avis divergent. « Je trouve cela très bien de maintenir une certaine continuité dans la scolarité de l’enfant, explique Sophie Blin, mère de trois garçons. Mon aîné a très mal vécu son redoublement en quatrième. Il a eu beaucoup de mal à retrouver ses repères après cela. Et ses notes n’ont pas augmenté pour autant. » Thierry Bonneau, père d’une élève de cinquième, scolarisée à Camille-Guérin, est plus mitigé : « Je considère qu’on ne peut pas laisser un enfant passer dans la classe supérieure si les acquis ne sont pas là. »

Sur ce point, le Dasen de la Vienne se veut rassurant. « Aujourd’hui, nous avons de nombreux outils pour accompagner l’élève et limiter l’échec scolaire, reprend Thierry Claverie. Les nouveaux cycles sont conçus en ce sens, tout comme le dispositif « plus de maîtres que de classes ». Au collège, l’emploi du temps prévoit des heures d’accompagnement personnalisé, mises à profit pour revoir les fondamentaux ou les approfondir. » Certes, mais on ne peut pas occulter la dimension financière dans le choix de la mesure. L’Institut des politiques publiques a estimé à 2Md€ le coût annuel du redoublement en France...

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