Les Expressifs laissent place aux femmes

« Quelle est la place de la femme dans l’espace public ? » La question posée par le festival « Les Expressifs », qui se déroule de jeudi à dimanche, à Poitiers, donne à réfléchir. Loin de n’être qu’un simple débat philosophique, ce sujet sera traité de manière ludique et festive. Evidemment !

Florie Doublet

Le7.info

La place du Maréchal Leclerc qui devient Olympe de Gouge. La rue Paul Guillon transformée en Mireille Barriet… Si vous vous baladez dans le centre-ville, vous aurez constaté que les rues de Poitiers ont été rebaptisées. Une opération menée dans le cadre du festival « Les Expressifs », qui démarre jeudi. « En France, seules 2% d’entre elles portent des noms de personnalités féminines. À Poitiers, sur le plateau, on a seulement répertorié la rue Sainte-Opportune et la rue des Carmélites. Nous avons voulu remédier à cela », explique Arthur Le Palec, président de Poitiers Jeunes.

Après la liberté d’expression, thème exploré l’année dernière, cette nouvelle édition se penche sur « la place des femmes dans l’espace public ». « Il est sous domination masculine, même si beaucoup ont du mal à l’admettre, lâche Arthur. Le seul exemple du harcèlement de rue est parlant. »

Une visite "genrée" du centre

« Décalées, inattendues et même provocatrices », les manières d’évoquer ce sujet se veulent surtout ludiques. La compagnie Sans Titre animera une visite « genrée » du centre-ville. « Imaginez qu’en 2020, Poitiers devienne capitale du « feng-shui bien dans ma ville », raconte Anne Morel, comédienne et metteure en scène de la compagnie. Guidés par la députée européenne Eva Kon Beenstreet, juriste, spécialiste du feng-shui ovarien, et par Gabrielle Foirazioli, clown-tropologue, experte en espace urbain décomplexé, vous pourrez découvrir le centreville comme jamais ! »

La présentation peut faire sourire, mais le thème est pourtant très sérieux… A priori, tout laisse à penser que l’espace public est mixte, sauf que ce n’est pas aussi simple. Les femmes adoptent bien souvent des tactiques pour éviter les « ennuis ». Planification des sorties, usage du téléphone portable afin de tromper les « gros lourds » potentiels, choix vestimentaires étudiés dans le but de ne pas attirer les remarques déplacées… « Est-ce qu’un homme s’inquiète de l’éclairage public ?, questionne Anne Morel. Non, sûrement pas. Une femme, elle, y prend garde. »

Un thème important, traité de manière ludique, car « Les Expressifs » reste une fête et il est bel et bien question de s’amuser ! Pendant ces quatre jours, ce festival rassemblera soixanteneuf compagnies, composées d’environ 350 artistes, pour 121 représentations ! De quoi vous divertir… intelligemment.

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