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Le troc, un concept payant
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : vendredi 30 septembre 2016Selon une enquête de TNS Sofres, 48% des Français se disent adeptes du troc. Ce mode de consommation « collaboratif » connaît un nouvel essor. Sur Internet, mais pas seulement, les échanges deviennent courants. Exemple à Poitiers, où la Regratterie accueillera, le 15 octobre, la troisième édition de « Ramène ta frip ».
« Une fringue = une autre fringue. » Le principe de « Ramène ta frip » est on ne peut plus simple. Le samedi 15 octobre, la Regrettarie abritera une nouvelle fois cet événement basé uniquement… sur le troc. « En clair, si tu viens avec une robe trop petite et deux pantalons que tu n’aimes plus, tu pourras repartir avec trois fringues, n’importe lesquelles, sans débourser un centime », détaille Laureen, co-organisatrice de la manifestation.
La précédente édition, fin mai, avait réuni près de deux cents personnes. De toutes classes sociales et tous âges. « Certains avaient encore le réflexe de sortir leur porte-monnaie, sourit Laureen. Mais tout le monde a finalement adhéré à notre credo : « Recyclons, partageons, échangeons… Produisons moins et reproduisons-nous ! » »
« La solidarité a de beaux jours »
Laureen n’est pas la seule à encourager le retour du troc. Selon une enquête TNS Sofres, près d’un Français sur deux défend ce modèle de consommation. 63% des personnes interrogées se disent motivées par le fait de réaliser des économies et 38% mettent en avant la possibilité de donner une seconde vie aux objets. Internet a largement favorisé ce renouveau. Sur Facebook, les groupes dédiés à l’échange de services ou de biens se multiplient. Il y a un an, Patricia a lancé « Troc services à Poitiers et ses alentours ». « Dans ce monde où l’argent est roi et où de plus en plus de gens se privent, j’ai voulu prouver que la solidarité avait encore de beaux jours devant elle », explique cette habitante de Neuville.
Grâce à cette communauté, Jade, jeune chanteuse de 18 ans, a pu enregistrer son premier titre dans un véritable studio d’enregistrement. Sans rien proposer en retour… « Depuis, j’ai rencontré des gens formidables qui m’aident et me soutiennent dans ma carrière. C’est génial ! », assure-t-elle. De son côté, le groupe « Je recherche, je donne, j’échange… mais je ne vends pas ! dans le 86 » compte plus de cinq mille membres. Du simple téléphone portable contre des cours de maths à l’hébergement, en échange de bons petits plats, les demandes varient sensiblement. Toutes ont cependant un point commun : la volonté de partager les biens et le savoir.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.