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Hier
France Roblot, pensez-vous, comme les cent médecins signataires de la tribune publiée dans L’Obs, que la maladie de Lyme est sous-diagnostiquée ?
« Non. Je ne vois pas sur quelles bases s’appuient ces médecins pour l’affirmer. Les gens qui ont été piqués par une tique et ressentent des symptômes (lire ci-dessous) consultent leur médecin et le diagnostic est posé. Point. Maintenant, s’ils considèrent que des personnes qui ne se souviennent pas avoir été mordues, ayant une sérologie négative et des manifestations atypiques, sont tout de même atteintes par la maladie de Lyme… Cela ne tient tout simplement pas debout ! »
Dans cette même tribune, ces médecins affirment pourtant qu’il y a une recrudescence de cas…
« Attendez, le problème repose sur un argumentaire biaisé. Ils disent que l’incidence (nombre de nouveaux cas de maladie répertoriés, survenant pendant une période donnée, généralement une année, ndlr) est trop basse par rapport à des pays comme l’Allemagne. Mais comparons ce qui est comparable. En Bretagne, le nombre de diagnostics est largement inférieur à celui de régions très boisées, comme l’Alsace. L’incidence moyenne en France est de quarante-trois cas pour 100 000 habitants. Elle n’a pas évolué entre 2006 et 2009. Il n’y a aucune raison de penser que ces chiffres sont faux ! »
Les tests de sérologie sont-ils fiables ?
« Là encore, je sais que certains spécialistes et patients affirment le contraire. Si, demain, on vous assure que vous êtes négatif au VIH, vous le croirez ? Alors, pourquoi les gens auxquels on annonce une sérologie négative à la maladie de Lyme ne le croient pas ? Je n’arrive pas à comprendre comment des patients peuvent accepter un diagnostic, sans avoir une preuve biologique… »
Les patients ne sont-ils tout simplement pas rassurés de mettre un nom sur leurs symptômes ?
« Si, bien sûr ! Et ça je l’entends. Mais les médecins doivent prendre garde à ne pas poser de faux diagnostics. C’est trop facile de dire aux gens « C’est la maladie de Lyme ». On peut passer à côté de quelque chose de bien plus grave. J’appelle à la prudence. »
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samedi 22 février