Aujourd'hui
Une quarantaine d’habitants de la Vienne ont été élevés au titre de « Justes parmi les Nations » pour avoir contribué à sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Rencontre avec les descendants de Jeanne Caillaud, résistante de l’intérieur.
« Merci d’avoir fait cela pour elle ! », lance Olivier Caillaud, les larmes aux yeux. Scène émouvante, jeudi dernier, à l’occasion du dévoilement de la plaque dédiée à sa mère, Jeanne Caillaud. Le restaurant administratif de la préfecture et du Conseil départemental porte désormais son nom. Une façon symbolique d’honorer « le caractère exemplaire de son parcours de résistante », selon la préfète de la Vienne, Marie-Christine Dokhélar. Une plaque commémorative est un moyen de se souvenir. Décédée en 1993, à l’âge de 73 ans, Jeanne Caillaud fait partie des quarante et un habitants de la Vienne à avoir obtenu le titre de « Juste parmi les Nations », décerné par le Comité pour Yad Vashem et l’Etat d’Israël. Fonctionnaire de cette même préfecture pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a sauvé au péril de sa vie des Juifs persécutés par l’occupant nazi (lire ci-contre).
Deux de ses descendants ont assisté à l’inauguration de la plaque jeudi dernier. Martine, professeure d’anglais à la retraite, a pris la parole : « Toute sa vie, malgré les épreuves de santé qui furent les siennes et celles de notre père, elle n’a pas hésité à rendre service aux autres, en participant à des associations poitevines ou en répondant aux sollicitations individuelles. »
Une rue Jeanne-Caillaud à Poitiers
A l’heure où les témoins directs de cette période sombre disparaissent progressivement, ces moments sont précieux. Aujourd’hui, la délégation locale de l’Office national des anciens combattants possède les coordonnées d’une vingtaine d’ayants-droit connus sur les quarante et un « Justes ». L’association organise un déjeuner convivial en avril, dont le nombre de participants diminue chaque année. La mairie de Poitiers a promis aux enfants de Jeanne Caillaud qu’une rue de la ville porterait son nom. L’inauguration devrait avoir lieu en 2017, aux Montgorges. Tous les signes de reconnaissance sont bons à prendre. De son côté, Olivier Caillaud se bat pour qu’une plaque mentionnant le nom des « Justes » de la Vienne soit apposée sur la stèle matérialisant le camp d’internement de la route de Limoges, avenue Jacques-Coeur, à Poitiers. A suivre.
À lire aussi ...
Aujourd'hui
Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.