Le CHU regarde vers le Sud

En adhérant au Groupement interrégional de recherche clinique et d’innovation du Sud-Ouest et d’Outre-Mer, le CHU de Poitiers se met clairement en phase avec la Nouvelle-Aquitaine. Une façon de peser dans un grand ensemble.

Arnault Varanne

Le7.info

Avec le rattachement de Lusignan et Montmorillon dans son giron, le CHU de Poitiers a déjà réussi un tour de force : organiser une offre de soins cohérente, avec deux établissements qui auraient beaucoup de difficultés à poursuivre seuls leurs missions de service public. Du reste, l’investissement de 20M€ consenti à Montmorillon, pour reconstruire les urgences, les services de chirurgie et blocs opératoires, témoigne de l’intérêt du CHU vis-à-vis de ses satellites. L’avènement des Groupements hospitaliers de territoire, voulus par la loi Santé, au 1er juillet 2016, lui offre une deuxième occasion de fédérer(*). « L’objectif est d’avoir un projet médical partagé, avec un parcours de soins coordonné dans la Vienne. C’est extrêmement positif... », se félicite Jean-Pierre Dewitte, directeur de l’établissement.

Renouveler les équipes Inserm

Au-delà, les coopérations avec le groupe hospitalier Nord-Vienne, sur la périnatalité et la cardiologie, ou à venir sur les urgences et la prise en charge des polytraumatisés, la chirurgie de l’obésité ou la télémédecine, augurent de lendemains positifs pour les habitants du département. Et au-delà ? Ce qui est certain, c’est que Poitiers laisse toutes les portes ouvertes. Aux alliances anciennes avec Limoges, Tours -sur la transplantation- ou Nantes, l’établissement en ajoute de nouvelles... plus au sud. L’adhésion récente au Groupement interrégional de recherche clinique et d’innovation du Sud-Ouest et d’Outre-Mer le place dans la même zone d’influence que Limoges, Bordeaux, Toulouse, Nîmes ou Montpellier. « Il faut absolument que nous passions des accords avec d’autres CHU pour fédérer des équipes de recherche », admet Jean-Pierre Dewitte. Le 6 septembre, l’hôpital poitevin recevra la visite d’Yves Lévy, le président-directeur général de l’Inserm, et aimerait évidemment conserver ses trois équipes labellisées, en plus de son centre d’investigation clinique. « La recherche est l’un de nos chantiers prioritaires, avec le recrutement de « PU-PH ». »

Et pour recruter face à la concurrence, pas de secret. Le niveau d’équipements -la mise en service du Pôle neuro-cardiovasculaire fin 2016 tombe à pic-, les perspectives professionnelles et la capacité à travailler en réseau font figure de sésame. A l’heure de la Nouvelle-Aquitaine, c’est clair, Poitiers veut continuer de jouer dans la cour des grands.

(*) Dans ce Groupement, figurent le CHU de Poitiers, le groupe hospitalier Nord-Vienne, les Ehpad de Civray, Mirebeau, Chauvigny et Sèvres-Anxaumont, ainsi que l’établissement de soins de suite de La Roche-Posay. Le CH Laborit refuse, lui, d’intégrer ce Groupement au nom de sa spécificité.

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