Les Indiens s’éclipsent, le data center s’érige

Initialement prévue au premier semestre 2015, la construction, sur la Technopole du Futuroscope, d’un data center de 5 000m2 a été retardée de deux ans. Sans nouvelles de ses partenaires indiens, le groupe Marcireau a choisi d’avancer seul. Explications.

Arnault Varanne

Le7.info

« On a suffisamment perdu de temps. On remet en route le projet, mais un projet 100% Marcireau. » En une phrase bien sentie, Dominique Pluviaud clôt, au moins pour un temps, le sujet brûlant du moment sur la Technopole du Futuroscope : la construction d’un data center ultra-moderne, dans lequel un consortium indien était censé injecter 35M€. Longtemps, la PME picto-niortaise (60 salariés, 11M€ de CA en 2014), spécialiste de l’hébergement de données, a espéré un signe positif d’ICDI, la base avancée d’un fonds d’investissement aux contours très flous… Las, un dernier rendez-vous en tête-à-tête, à Londres, avec Mike Subramanian, n’aura pas permis de débloquer la situation… et l’argent promis. 

« Nous n’en voulons à personne, ni au Conseil départemental ni à ICDI. Ce n’est jamais simple de monter des projets avec des groupes étrangers… », admet le co-dirigeant de Marcireau. Qui fait contre mauvaise fortune bon cœur.  « Aujourd’hui, notre salle est saturée, nous avons donc choisi de poursuivre la mise en route d’un data center de même taille, précise le dirigeant. Et finalement, nous avons peut-être fait une bonne affaire. En deux ans, les technologies ont tellement évolué que les process que nous allons mettre en place seront certainement plus pertinents. »

Le mirage des 134M€

Le futur équipement pourrait voir le jour d’ici mi-2017, même s’il convient de rester prudent tant les effets d’annonce ont empoisonné ce dossier depuis l’origine. Comme un symbole, la pose de la première pierre du bâtiment s’était déroulée le 11 décembre 2014, soit trente ans pile-poil après celle du Futuroscope, en présence de nombreux élus du Conseil général, majorité et opposition confondus. En termes d’image, avouez qu’on a déjà fait mieux. Mais le data center ne devait constituer que la partie émergée d’un immense iceberg estimé à 134M€. A l’arrivée, rien. Ni Fab lab des territoires connectés, ni plateformes de démonstrations d’applications innovantes dans les locaux de l’ancien 2IP. 

Le groupe ICDI, qui devait louer quelque 500m2 dans l’Arobase 1 ne s’est jamais exécuté. Et que dire d’un éventuel Futuroscope indien ? Au Département, on reconnaît que cette ambition est « morte-née », même si Guillaume de Russé indique que « les contacts ne sont pas rompus ». Le vice-président aux Grands projets s’est beaucoup investi dans ce dossier et se retrouve aujourd’hui en première ligne au moment de « rendre des comptes ». « Si les Indiens reviennent, nous mettrons nos conditions en termes de gouvernance », prévient Dominique Pluviaud. Chat échaudé… 

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